Près de 12000 nouveaux slogans créés en 2022 ont été recensés pour la onzième édition de lObservatoire des slogans. Un travail mené avec constance notamment par Jean-Luc Gronner et la rédaction [ndlr : écouter à ce sujet le podcast "Le Planning" que nous avions enregistré avec lui]. Cet amoureux des mots, à la tête de l'agence Fondamenti, de Souslelogo, et de l'Observatoire des slogans, précise deux tendances durables en 2022 "les marques sont embarquées massivement dans une politique RSE. à travers leurs slogans, elles évoquent le combat qu'elles ont décidé de mener face à une avalanche de défis sociaux, sociétaux, climatiques qui les conduisent à changer leur manière de produire, de vendre et de communiquer. Cette gravité des temps que nous vivons explique en partie, la deuxième tendance : il est de plus en plus difficile d'être créatif. Nos invités successifs le soulignent année après année. à l'âge d'or de la publicité, cela signifiait, oser l'impertinence, prendre le risque de froisser, voire d'offenser, rire de tout, à commencer de soi-même. Toutes choses qui, sauf la dernière, ne sont plus facilement acceptées. Qu'on le déplore ou qu'on s'en réjouisse".
Les mots qui progressent
Une volonté doptimisme et de positivité dans un monde tourmenté. "Solutions", "choix" et "grâce" arrivent sur le podium des mots qui ont le plus progressé l'année dernière. "Deux ans de pandémie, avec son lot de contraintes voire d'interdictions, ont visiblement conduit les marques à mettre en avant des termes positifs qui évoquent des réponses concrètes, liberté retrouvée et les responsables de tant de bienfaits" précisent encore les auteurs de l'étude. "Si l'on peut se réjouir de toutes ces intentions, on ne peut que déplorer que l'usage de ce terme rende, a priori, difficile la création de slogans sublimes. Même si dans des temps reculés, IBM avait sonné l'avènement de la mondialisation avec la formidable signature "Solutions pour une petite planète" précisent l'Observatoire. Quelques exemples glanés tout au long de l'année : "Et si le soleil de la Loire était la solution pour réduire notre facture d'électricité ?" pour Engie, "La solution de recherche climatiquement neutre" pour Keba, "Des solutions pour la vie au quotidien" pour Woozoo, "à problème complexe, solution simple" pour Shell...
Donc, résumé de l'année : "le choix des solutions pour s'en sortir, ce sera grâce à nous" s'amuse Jean-Luc Gronner.
Les mots les plus utilisés
"Français" et "prix" grimpent, tandis que "bio" et "ensemble" baissent. Au-delà des mots courants qui servent à construire les slogans et qui se retrouvent toujours dans le peloton de tête, lobservatoire constate que "Français" et "France" montent. "Ensemble", lui, dégringole il est vrai après deux ans de solidarité affirmée par les marques lors des années covid. "Bio" baisse également et nest pas loin de sortir du classement des 30 mots les plus utilisés dans les slogans français. à mettre en regard de "Prix" qui poursuit son ascension vers le top 5.
Les mots nouveaux
"Propagande", "partisans", "manipulées" et "lobby" sont les mots quon retrouve cette année dans les mots utilisés pour la première fois dans la publicité, et qui évoquent ... la perte de confiance. Lenvironnement étant au centre des préoccupations, tout est "éco" : "écoconduite", "écorénover", "écocertifiée", "écoresponsabilité" ... On cherche aussi des solutions tous azimuts : "agroécologique", "autoproduction", "décarboner", "replanté", "dépolluant"... Les mots nouveaux font également la part belle au franglais : "wifissime", "brouting", "browmances", "meathomanie"... Et puis de plus en plus de marques osent lécriture inclusive... "Un signal faible pour une tendance naissance ?" interroge l'Observatoire.
Deux invités
Patrice Dumas est l'un des deux invités de lObservatoire cette année. Son critère pour élire une bonne signature ? "C'est simple, c'est malin, c'est utile"...Le Head of copywriting de DDB aime les slogans concis : trois slogans sur les quatre de son palmarès ne comptent pas plus de deux mots. Un palmarès, lui aussi, tout en efficacité, qui place le "ça arrive" dUber eats en tête de son panthéon personnel de lannée. "En général, l'explication de texte pour une signature publicitaire n'est nécessaire que si cette dernière est mauvaise" précise Patrice Dumas, "dans ce cas précis, il faut rappeler le double sens très habile qu'amène la campagne à la signature. Seule, on se dit qu'elle vante une livraison sûre, rapide, sans mauvaise surprise. Avec la campagne, qui dédramatise les moments de flemme ou les échecs culinaires, elle rappelle que se faire livrer n'est ni un péché, ni un scandale, et qu'en certaines occasions, ça peut même sauver votre soirée".
Pour ceux qui ne figurent pas dans les slogans préférés de l'invité, la rédaction dévoile quelques pépites...
- Optic 2000 : "On va se revoir". Rien ne vaut un détournement pour encourager la fidélisation.
- Cdiscount : "Pour une vie pas discount"
Rien ne vaut un paradoxe pour décomplexer le consommateur
- Qwant : "Le moteur de recherche qui ne sait rien sur vous"
Bien fait pour les autres
- Val d'Isère : "La hauteur de nos rêves"
Ni "à", ni "vos" : c'est cela précisément qui rend intéressante cette signature.
- Big Fernand : "Franchouillard depuis 10 ans"
Le hamburger identitaire est-il un positionnement ?
- Cur de lion : "Des copains. C'est tout"
Certains fromages se partagent mieux que d'autres
- Toyota "Happiness. Electrified"
Raccourci efficace.
- Gamm Vert - "L'autoproduction est l'avenir"
Un vrai créneau en tous cas.
- La vie : "Tout est bon sans le cochon"
Petite tricherie, car ce n'est pas une signature. Mais cette accroche en a toutes les qualités. Les vegans auraient-ils trouvé leur hymne ?
Joe la Pompe for ever
A laffût des pubs jumelles ayant la même idée créative, le chasseur de copies de pub "le plus célèbre de lOuest" traque copies honteuses, volontaires ou coïncidences en laissant toujours le public se faire sa propre opinion. "S'il est difficile de faire des recherches d'antériorité sur des concepts créatifs ou visuels, il est plus aisé de le faire sur des accroches ou des slogans" précise Joe la Pompe, "tout simplement parce qu' il existe de puissants moteurs de recherche textuels. La plupart se tourneront spontanément vers Google, mais en réalité pour se prémunir de ce genre de plagiat et de problèmes juridiques, un professionnel avisé devrait se tourner vers des services spécialisés. Par exemple Souslelogo - puisque nous sommes sur l'Observatoire édité par cette société ! - qui accède à des millions de slogans utilisés dans le monde entier. Encore faut-il avoir le réflexe et la volonté de ne pas négliger cette étape-clé du processus créatif. Je propose d'ailleurs moi-même mes services en recherche d'antériorité de concepts créatifs depuis quelques années ! On peut continuer comme si de rien n'était, faire l'autruche et ignorer les risques mais on peut aussi décider d'agir et d'éviter le crash, l'embarras ou les soucis juridiques. C'est une question d'attitude, d'ambition et d'honnêteté intellectuelle. Et c'est largement à notre portée". Lire la suite de son papier ici.
Enfin, pour les joueurs, l'Observatoire des slogans, propose un Quizz. Et c'est par là pour tester sa culture pub...
Amelle Nebia
En 2022, près de 12000 nouveaux slogans ont vu le jour. Ces derniers utilisent notamment des termes plus positifs, selon la 11ème édition de l'Observatoire des slogans dévoilée le 10 janvier.
Après deux années de pandémie de Covid-19, laquelle a fortement impacté le langage des marques en 2020 et 2021, quelle a été la tonalité des slogans publicitaires en 2022 ? "La gravité des temps que nous vivons se ressent à travers un langage plus sobre et pragmatique, témoignant de la difficulté actuelle d'être créatif", relève la 11e édition de l'Observatoire des slogans (créé par Souslelogo), dévoilée le 10 janvier et qui recense, en 2022, la création de près de 12 000 slogans.
L'optimisme semble néanmoins percer en 2022. Ainsi, "solutions", "choix" et "grâce" arrivent sur le podium des mots qui progressent le plus dans les slogans l'année passée. Deux années de contraintes et d'interdictions ont "visiblement conduit les marques à mettre en avant des termes positifs qui évoquent réponses concrètes, liberté retrouvée et les responsables de tant de bienfaits", conclut l'Observatoire des slogans. Le mot "solution" a été +31 fois plus utilisé en 2022 qu'en 2021 - année qui mettait à l'honneur le terme de "5G".
Les mots les plus utilisés : "français" et "prix" grimpent, "bio" et "ensemble" baissent
Au-delà des mots courants qui servent à construire les slogans et qui se retrouvent toujours dans le peloton de tête - comme "2022" pour l'année en cours -, l'observatoire constate l'ascension des mots "Français" et "France", ainsi que le retour du terme "solution" (déjà cité dans les mots qui progressent le plus vite par rapport à 2021) absent du classement depuis 2014. Dans un contexte d'inflation, "prix" s'est également élancé vers le top 5 des mots les plus utilisés dans les slogans en 2022. "Bon", "vie", "meilleur" s'emparent également des premières places.
Finie la hype autour du mot "Ensemble" : ce dernier dégringole dans l'observatoire, après deux ans de solidarité affirmée par les marques lors du Covid-19. "Bio" baisse également et n'est pas loin de sortir du classement des 30 mots les plus utilisés dans les slogans français.
Les mots nouveaux : entre franglais, écologie et tensions
"Propagande", "partisans", "manipulées", "lobby" : tels sont les mots qu'on retrouve dans les mots utilisés pour la première fois dans la publicité. Beaucoup moins positifs, ces derniers évoquent plutôt une baisse de confiance en l'avenir... ou l'avènement de marques plus engagées.
L'environnement étant au centre des préoccupations, les marques surfent sur l'"éco" : "écoconduite", "écorénover", "écocertifiée", "écoresponsabilité" et proposent des solutions ("agroécologique", "autoproduction", "décarboner", "replanté", "dépolluant").
à noter que les mots nouveaux font également la part belle au franglais : "wifissime", "brouting", "browmances", "meathomanie". L'observatoire note également un signal faible : l'utilisation de plus en plus fréquente de l'écriture inclusive.
Floriane Salgues
Les créatifs n'en ont cure... Utiliser l'humour devient une rareté, se fendre de jeux de mots, compliqué, susciter l'attention, un terrain miné. La 11ème édition de l'Observatoire des slogans attire une fois encore notre attention sur l'évolution que prend la communication au travers de ces phrases et de ces signatures qui jouent moins avec nos esprits, pour s'attaquer au dur de l'ambiance et ne froisser personne. A vos loupes !
Près de 12000 nouveaux slogans ont été créés en 2022 et recensés par l'équipe de Jean-Luc Gronner boss de SousleLogo. Après deux années marquées par la pandémie qui avait fortement impacté le langage des marques, la gravité des temps que nous vivons se ressent à travers une plus grande sobriété, et beaucoup de pragmatisme, ce qui n'est pas de tout repos pour des créatifs quelque peu frustrés.
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Cristina Alonso
Souslelogo, société française de veille publicitaire dédiée aux slogans et à leurs recherches d'antériorités, renforce sa collaboration avec Nielsen, spécialiste mondial de la mesure d'audience et de l'analyse du marché des médias et de la publicité. Au-delà des publicités françaises auxquelles Nielsen lui donne accès depuis 2005, ce nouvel accord permet à Souslelogo d'accéder au portefeuille publicitaire international de Nielsen, qui couvre 70 pays et représente près de 17 millions de publicités. Nielsen confie également à Souslelogo les recherches de slogans de ses propres clients situés en France et dans les pays francophones.
Sorlin CHANEL
Souslelogo, seule société française de veille publicitaire dédiée aux slogans et à leurs recherches d'antériorité, renforce sa collaboration avec Nielsen. Au-delà des publicités françaises auxquelles Nielsen lui donne accès, depuis 2005, un nouvel accord permet à Souslelogo d'accéder à son portefeuille international qui couvre 70 pays et qui comprend 17millions de publicités. Nielsen confie également à Souslelogo "les recherches de slogans de ses propres clients situés en France et dans les pays francophones" précise un communiqué. Même s'il n'est pas enregistré en marque, un slogan est protégé par le droit d'auteur. Utiliser un slogan identique ou similaire à celui d'un tiers peut mener à une poursuite pour contrefaçon ou parasitage.
Souslelogo, fondé en 2004 par Jean-Luc Gronner, permet aux annonceurs, aux agences de communication et aux cabinets juridiques, de réduire le risque juridique lié à l'exploitation des slogans publicitaires. Souslelogo, grâce au travail de ses documentalistes, délivre à ses clients français des rapports détaillés. Ceux-ci fournissent les résultats identiques ou similaires au slogan qui leur est confié, trouvés dans les bases marque ou publicitaires, sur internet ou en nom de domaine. Pour le grand public, l'Observatoire des slogans livre, chaque année, une photographie passionnante des mots de la pub...
La base de données Souslelogo compte aujourd'hui plus de 175 000 slogans exploités ou ayant été exploités en France, pour plus de 40 000 marques.Avec ce nouvel accès au portfolio international de Nielsen, Souslelogo "consolide la qualité des recherches mondiales déjà fournies depuis plus de 15 ans à ses clients, et permet aux clients français et francophones de Nielsen de bénéficier dun service premium pour leurs recherches d'antériorité de slogans. En effet, les clients Nielsen bénéficieront de l'expertise des documentalistes bilingues de Souslelogo, rompues à toutes les problématiques liées aux recherches de nature juridique" précise un communiqué.
Amelle Nebia
L'Observatoire des slogans a rendu public son analyse des tendances de l'année 2021, et il constate une baisse de 30% du nombre de création de slogans par rapport à 2020. Selon les chiffres recensés par l'organisme Soulelogo, éditeur de l'observatoire, la France a vu 7 300 nouveaux slogans en 2021, contre 8 400 en 2020. Mais cette différence s'explique par une forte hausse de la création cette année-là, « liée aux nombreuses prises de paroles des marques pour réagir à la pandémie (information sanitaire, solidarité...)» indique l'Observatoire. En 2021, les slogans émergent majoritairement suivant deux tendances : «l'élan d'une reprise et d'un nouveau commencement», analyse Souslelogo, avec pléthore d'utilisation de mots optimistes, symboles d'une reprise (réouverts, redéconfiné, soudés, démasquons, gambadez, émancipez), et des slogans qui évoquent davantage le clivage. Ils peuvent évoquer une nouvelle structuration de l'espace social, ou l'identité se vit aussi par l'affrontement aux autres, avec l'utilisation de termes comme « boomers, daronne, snapchatters, gourmetariens, ou même tarien », précise l'Observatoire, ou encore en maniant le vocabulaire de la scission, avec des mots comme «distanciez, divisions, affrontons, intransigeants, fanatismes, totalitaire», symboles d'un climat social épineux. Des slogans à notre image ?
EG
Ils détestent le mot «slogan», daté, tout comme la «réclame», et pourtant ils passent leur vie à en créer, à en gribouiller, à en écrire, à en imaginer, à en faire des cauchemars. Ces signatures, accroches, claims, que Planners, AD, rédacteurs, imaginent sont le nerf de la guerre de léconomie, du marketing de la politique et de la culture... Alors sil y a eu moins de slogans* créés en 2021, -7300 contre 8400 en 2020-, Jean-Luc Gronner spécialiste de la création de noms et fondateur de Souslelogo, observatoire mis en place il y a 10 ans, nous raconte le débarquement de 5G, Commence, et Bienvenue en 2021. Allons-y.
En 2021, la 5 G est partout et chaque opérateur y va de son slogan : Avec Free, la 5G est au prix de la 4G Free. à Paris, toutes les 5G ne se valent pas Orange. L'iPhone 13 et la 5G. La super puissance en cadeau SFR
« Le terme 5G pourra aussi rappeler à certains, les théories du complot qui liaient 5G et Covid- 19 au démarrage de la pandémie ; rumeur ensuite détournée par les vaccinés qui s'amusaient à caricaturer les anti-vax en se vantant, une fois vaccinés, de capter désormais la 5G ! », raconte Jean-Luc Gronner, Mais aucun opérateur ne semble avoir vraiment osé s'en amuser pour sortir un peu des slogans tous faits ».
commence aura été incontournable en 2021.
« Tout commence par une respiration » (Geox), « La vie commence ici », (Bouygues Immobilier), « Ici commence l'évasion » (Cancale).
Ouvrez la porte sur l'endroit où tout commence, (Ikea), « Pour ceux qui ne sont pas au courant, 2021 commence bien Volkswagen ID.3 »... Vous l'aurez compris, commence aura été incontournable en 2021. L'espoir d'aller de l'avant, d'une société qui se remet en marche, l'envie inconsciente, de se libérer des contraintes de la pandémie.
Logiquement, c'est le mot Bienvenue qui arrive en troisième position. Normal, direz-vous, avec ses accroches « Bienvenue aux intélorants au gaspillage », « Bienvenue aux végétariens, flexitariens, et tous les autres terriens ». etc, Picard monopolise déjà 25% des signatures. Suivie de « Bienvenue aux idéalistes », Amnesty International, « Bienvenue dans le pouvoir du choix, Oney, « Bienvenue à toutes les énergies » TotalEnergies...
boomers, daronne, snapchatters, gourmetariens...
Deux tendances s'entrechoquent dans ce cru 2021 : « l'élan d'une reprise et d'un nouveau commencement s'illustre à travers des slogans optimistes, mais aussi l'émergence d'un vocabulaire clivant qui dépeint le climat social actuel, à l'approche de la campagne présidentielle », commente le spécialiste du naming. Ainsi, des termes correspondant à aux nouveaux profils qui cohabitent dans notre société moderne, tels les boomers, daronne, snapchatters, gourmetariens, cotoient ceux d'une énergie plus propre avec décarbonée, électrifions, énergivores. Un retour à la vie avec réouverts, redéconfiné, soudés, démasquons, gambadez, émancipez va malheureusement de pair avec une montée de vocabulaire lié à la scission à l'image du climat social actuel: distanciez, divisions, affrontons, intransigeants, fanatismes, totalitaire.
Gabriel Gaultier n'a pas retenu de claim 2021 mais adore à demain, lancé en 2020 par la RATP
Pour l'invité de l'Observatoire, Gabriel Gaultier, qui succède à celui de 2020, Olivier Altman, l'année 2021 n'a pas brillé par sa créativité, tant et si bien que son slogan préféré sort tout droit de... 2020. « à demain » de la RATP. « Cette expression toute simple, qui ressemble à une tape de bienvenue sur l'épaule, s'arrime parfaitement à cette grande entreprise qu'est la RATP », s'emballe-t-il, « elle l'humanise, et à la fois désigne un grand dessein pour le futur ». « Parlons bouffe » pour Uber Eats est son deuxième choix. « Je ne me sens pas à l'aise avec l'absence d'éthique de cette boîte qui paye au lance pierre et ne délivre pas de contrat à ses employés. En revanche la signature raconte bien la vitesse de la livraison, sa proximité».
L'ambiance n'est pas à « La Force Tranquille »...
« Pour les communicants, 2022, va être une année surchargée et sans doute confusante, estime Jean-Luc Gronner, « aux claims publicitaires, aux nouveaux mots, aux noms de start-ups inventés, s'ajoutent déjà des claims de campagnes pour les candidats à la présidentielle ». En effet, l'ambiance n'est pas à « La Force Tranquille »...
*« Souslelogo » remet de l'ordre dans nos esprits.
Les publicitaires détestent le terme de « slogan », qu'ils jugent très seventies. Or, le slogan dixit, le fondateur de Souslelogo, est présent sous le logo ou tout contre, permettant de différencier la marque et de révéler sa personnalité, sa vision, ses valeurs parfois pendant des années...
Il existe trois sortes de slogans.
La signature : slogan présent sous le logo ou tout contre, il permet de différencier la marque et de révéler sa personnalité, sa vision, ses valeurs parfois pendant des années ;
Le claim : slogan qui promeut généralement un produit, un service ou un modèle d'une marque. C'est souvent le thème d'une campagne et peut donc être présent sur plusieurs créations différentes sans être pour autant la signature de la marque elle-même ;
L'accroche : slogan généralement placé au début d'une annonce ou d'une affiche pour susciter l'intérêt : il renseigne peu sur la marque ou le produit.
Cristina Alonso
Le nombre de slogans créés en 2021 est en baisse en 2021 par rapport à 2020 (7300 vs 8400) d'après l'Observatoire des slogans de «sous le logo» en raison du contexte de crise qui a fait réagir plusieurs marques spécifiquement en 2020.
2 tendances sont identifiées : l'élan d'une reprise et d'un nouveau commencement avec des slogans optimistes, mais aussi l'émergence d'un vocabulaire clivant qui dépeint le climat social actuel, à l'approche de la campagne présidentielle.
Les mots nouveaux sont à l'image des différents profils qui cohabitent dans notre société moderne : boomers, darone, snapchatters, gourmetariens, ou même tarien. La planète et l'environnement restent d'actualité : décarbonée, électrifions, énergivores. Illustration de la reprise : réouverts, redéconfiné, soudés, démasquons, gambadez, émancipez. Mais un fort vocabulaire de scission émerge, à l'image du climat social actuel : distanciez, divisions, affrontons, intransigeants, fanatismes, totalitaire.
C'est toujours une somme d'informations passionnante que livre L'Observatoire des slogans. Il éclaire l'époque, le métier et permet de s'arrêter sur à la fois sur la virtuosité des créatifs et sur leur "flemme"... Premier constat un chiffre : sur les quelques 7 300 slogans (contre 8 400 en 2020) créés dans l'année et recensés par Souslelogo, on note une baisse de près de 30% de signatures de marque. Un "petit cru" donc. Avec deux tendances qui s'entrechoquent : l'élan d'une reprise et d'un nouveau commencement qui s'illustre avec des slogans optimistes ("Revivrensemble" pour RTL, "Et voir la France gagner" pour FDJ, "Chercher nous fait avancer" pour Google, "Pour le bon et le meilleur"pour Picard, "Une autre voix est possible" pour Les indés radios, "Dites oui à une énergie positive" pour Planète OUI, "Se nourrir de BONheur" pour Sodebo, "Real Magic" pour Coca Cola etc.) et l'émergence d'un vocabulaire clivant qui dépeint le climat social actuel, à l'approche de la campagne présidentielle (Franc-tireur avec: "La raison est un combat", écran de veille avec "Le mensuel pour résister aux fanatismes" ou Médecins du monde avec "Le monde est malade, à nous de le soigner").
PREMIèRE FOIS
Fidèles de l'observatoire des slogans, les mots nouveaux. Ceux qui sont apparus pour la première fois cette année dans le langage des marques. Ainsi bails, daronne, boomers, skatteurs, gourmetarien ou vax sont entrés dans les mots de la pub. Sans les slogans, on sent que l'ère de l'énergie plus propre et des petits colibris est venue avec des mots comme : décarbonée, cultiv'acteurs, électrifions, électrisants, énergivores, polluent, polution ("Pollution polution solution" de Veolia). L'année dernière l'Observatoire des slogans, en particulier le classement des mots nouveaux, était contaminé par les mots de la pandémie. Celui de 2021 reste évidemment dans cette lignée, nouveaux variants et crise qui s'éternise obligent : "thromboembolique", "injectable"... donnent une idée de l'ambiance.
Après le télétravail, on parle maintenant de télésanté. On note "pulmonaire", "aération"...Et puis aussi d'investir dans un soin du visage : 2021, année du maskné ("# maskné ? Pas de panique !" pour Garnier). "ça va, ça vax ?" nous demande aussi le Ministère de la santé. "Malgré tout, on sent la volonté de reprendre une vie, même anormale" précise les experts de l'Observatoire. Plusieurs mots illustrent l'élan d'une reprise : "réouverts", "relançaient", "déconfiné", "redéconfiné", "démarrons", avec l'envie de renouer les liens : "retrouverons", "démasquons", "soudés", "revivrensemble" et d'à nouveau élargir nos horizons : "réimaginons", "voyagiez", "gambadez", "émancipez". On note également un vocabulaire fort de scission : "écarté", "distanciez", "divisions" et de conflits avec l'utilisation des mots "affrontons", "aggrave", "affranchies", "bataillons", "confrontant", "intransigeants", "grondent" etc.
LES MOTS QUI PROGRESSENT
Les mots qui progressent reflètent la volonté d'un regain de vie : "5G", "commence", "bienvenue" arrivent sur le podium des mots qui progressent le plus en 2021. Nouveau terrain de jeu des opérateurs télécom, la 5G fait tout naturellement sa percée dans le classement. Commence et bienvenue parlent d'eux- mêmes : on peut difficilement faire plus optimiste. Les déconfinements successifs, les commerces qui réouvrent, la vie qui reprend (en partie), tout montre que les marques ont souhaité aller de l'avant.
LES PLUS UTILISéS
Sur les trente mots les plus utilisés, sur le podium : "être", "faire" et "nouvelle". Du très classique cette année. Cependant les experts de l'Observatoire notent une remontada du verbe "aller" dans ses diverses conjugaisons et significations, après une descente vertigineuse en 2020 pour cause de confinement (forcément). Le # retombe à un niveau proche de la période pré-covid. Il avait été très utilisé, lors du confinement, pour fédérer. Visiblement jugé moins utile cette année par les marques, la plupart des slogans à hashtag sont bien moins engagés qu'en 2020. En 2021, on célèbre plutôt le retour aux choses légères : "#carteblancheàvosenvies" pour Carrefour ; "#retouraufoot" pour la FFF, "#TousEnTerrasse" pour Heineken ou "#La FranceAuResto" pourThe Fork. Cette baisse, on la note également pour le mot "engage" qui, après sa première apparition dans le classement en 2020, perdure cette année, mais en moins bonne position. Les marques poursuivent leur positionnement éthique et patriote, mais l'élan est moins exceptionnel qu'en 2020. C'est surtout la fin du classement qui est intéressante. La pandémie continue à peser sur les mots les plus utilisés dans le langage des marques. Voici l'irruption du mot goût dans le top 30 : "Le goût original de Sprite est de retour" chez Sprite, "Découvrez le goût de la confiance" chez Liebig , "Ici, le prix des endives ne laisse jamais un goût amer" chezAldi. Arrivée aussi du mot "passez"..."Traduit-elle une tendance au changement de mode de vie ou de comportement ? L'exode Paris Province s'accentue et l'Académie de Paris note, pour la première fois, 6 000 inscriptions en moins dans le primaire par rapport à 2020" se demande -t-on à l'Observatoire . "Il est temps de passer de bons moment"s clame Campanile comme si c'était une philosophie de vie inédite. "Passez au carburant nouvelle génération" pour Ford, "Passez au reconditionné" pour Back Market... Nouvel arrivant également, le mot "électrique". C'est un évènement. "Nous atteignons le point de bascule dans nos choix de motorisation et, réchauffement climatique oblige, le thermique amorce peut-être vraiment son déclin inexorable". Les marques automobiles utilisent massivement ce mot et contribuent à elles-seules à l'émergence du terme dans le classement. "Pour les vélos, c'est déjà bien parti. Pour l'avion, il faudra attendre un peu". BMW ajoute deux mots à sa signature légendaire pour proposer "le plaisir de conduire 100 % électrique", Mercedes-Benz affirme"Maintenant vous pouvez passer à l'électrique". Tout comme EDF : "Le véhicule électrique, c'est maintenant EDF".
L'INVITé
Gabriel Gaultier, président de Jésus&Gabriel, invité de l'Observatoire cette année a choisi un slogan de 2020 comme slogan de l'année.... Sur son podium : à la première place "à demain" de la RATP signé Havas Paris, suivi de "Parlons bouffe" de Uber Eats crée par Buzzman et "Osons oser" du cabinet comptable Endrix par l'agence Ekno
éCOUTER LE "JOURNAL DE CAMPAGNE"
à l'approche des élections présidentielles, l'Observatoire des slogans propose un éclairage inédit sur les slogans politiques. Qu'est-ce qu'un bon slogan politique ? Doit-on le penser comme celui d'un yaourt ? Un bon slogan peut-il faire gagner une élection ? Que penser des premiers slogans de la campagne 2022 ? Le podcast « journal de campagne » proposé par Jean-Luc Gronner, fondateur de l'Observatoire des slogans, se poursuivra jusqu'en avril 2022.
Amelle Nebia
Depuis 2011, l'Observatoire des slogans décortique les évolutions de notre société à travers le vocabulaire choisi par les marques pour faire leur promotion. Après une année de campagnes littéralement contaminées par la Covid, cette 9ème édition l'illustre avec encore plus de force.
En période de crise, on s'attend généralement à ce que les marques cloisonnent quelque peu leur communication. Pourtant cette année, aucune baisse n'est à signaler, au contraire on parlerait même d'une légère hausse. Pendant le 1er confinement, déjà, Souslelogo, une société française de veille publicitaire, également éditeur de l'Observatoire des slogans, avait recensé 20% de slogans en plus que le cru précédent à la même période -entre mars et mai 2019-. Une augmentation due en partie à une sur-communication des marques de grande distribution qui créaient près de 4 fois plus de slogans. Les marques se sont donc positionnées très tôt en multipliant les prises de parole, bien consciente des dangers qu'elles encouraient à rester muette. Voici les principaux enseignements tirés par Souslelogo, éditeur de l'Observatoire des slogans, qui a passé en revue et recensé 8400 slogans créés en 2020.
Excuse my french
La mondialisation s'étant brusquement arrêtée, la langue qui la portait depuis des années en a immédiatement pâti. Mais ce retour en force de la langue de Richard Attias est induit avant tout par un changement de priorité des marques. Ces dernières ont compris qu'il n'était plus aussi important de paraître modernes, ou internationales, mais que d'afficher sa dimension patriotique. Ainsi elles n'ont jamais autant informé, ne se sont jamais autant engagées, n'ont jamais autant marqué leur solidarité... en français. Résultat : on recense une baisse de près de 5% des slogans créés en anglais par rapport à 2019.
Un top 3 aux accents militants
Les mots « côtés, engage et soutenons » se hissent sur le podium des mots qui ont le plus progressé dans les slogans. Les marques ont choisi de communiquer avec empathie et responsabilité envers des français anxieux, confinés, sur qui le ciel est tombé sur la tête en mars 2020. On note également l'arrivée du mot « soin » en 4ème position, qui s'explique par les multiples « prenez soin, prenons soin », pour éveiller la vigilance des consommateurs français.
Nicolas Bordas, Vice-président international de TBWA, livre également à l'observatoire son palmarès 2020 des 5 meilleurs slogans de l'année et place en haut du podium celui de l'afficheur ClearChannel, « Bienvenue dehors », « probablement les deux mots que nous avons toutes et tous le plus envie d'entendre depuis mars dernier », reconnaît le dirigeant. Vient ensuite le slogan du tout nouveau magazine So Good : « Si ce monde vous va, ne nous lisez pas », suivi de « Born à Marseille » pour Ricard, de « Eau en couleurs depuis 1720 » pour Teisseire, et de « Frais et humain, depuis 2001 » de Cojean.
Un vocabulaire nouveau... pour un concurrence renouvelée
à l'instar des éditions précédentes, les nouveaux mots employés par le secteur publicitaire reflètent les tendances de l'année. Vous ne serez pas surpris d'y retrouver les vocables covid-19, coronavirus déconfinement, confinés, télétravailler ou encore applaudissement. Le vocabulaire des marques s'est. d'ailleurs considérablement enrichi de termes habituellement réservés aux revues médicales : immunothérapies, asymptomatique, immunisent... Le langage de la sphère affective connait aussi son essor : attendrir, bichonner, cajoler, affectif, étreintes. D'autres nouveautés traduisent cette année singulière vécue par les français dans leur vie de tous les jours.
L'observatoire s'est également intéressé cette année à la publicité comparative et son évolution, 2020 révélant un nouveau tournant. Si celle-ci permet aux marques de citer leurs concurrents pour se positionner, il a toujours fallu veiller à ne pas les dénigrer. Mais ça, c'était avant, car il semblerait que les marques aient trouvé la parade, notamment en s'attaquant au modèle de société que leur concurrence génère. Ainsi avec le confinement, c'est l'acte d'achat qui a primé : dis-moi chez qui tu achètes je te dirai si tu es citoyen. Les marques jouent même la solidarité en incitant à consommer chez leurs « confrères »... si c'est pour un monde meilleur. Discours faussement bienveillant, Amazon bashing... une nouvelle tendance décryptée! Tels sont quelques-uns des enseignements que professionnels de la communication ou simples passionnés des mots et de la publicité peuvent découvrir dans l'Observatoire des slogans 2021 mis en ligne le 5 janvier dernier par Souslelogo.
Sacha Montagut
L'Observatoire du slogan a publié son rapport annuel. Sans surprise, les marques ont joué la carte de la solidarité, parfois jusqu'à l'excès. D'autres enseignes ont opéré un virage à 180 degrés dans leur communication.
Quels sont les mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires en 2020? L'Observatoire des slogans apporte la réponse dans son rapport annuel qu'il vient de publier. Sans surprise, les mots "est" et "faire" sont en tête du classement, comme chaque année. Mais le cru 2020 est évidemment marqué par la pandémie et donne une idée de la manière dont les publicitaires et communicants ont abordé cette année si particulière.
Arrivent donc en haut du top 30 les mots comme "vie", "ensemble", "aider". "Ensemble, restons mobilisés" assure Carrefour, "Bientôt nous danserons à nouveau ensemble" promet Levi's.
Engagement/Confinement
Trois mots ont particulièrement progressé par rapport à l'année. C'est le cas du terme "côtés" que l'on retrouve dans "Engagé à vos côtés" (BNP) ou Toujours à vos côtés (Banque populaire). Vient suite "engagés" utilisé par Carte d'Or pour son slogan "Délicieusement engagé" ou "C'est bon d'être engagé" par Le Gaulois. Troisième terme, "soutenons", particulièrement apprécié de la grande distribution qui "soutient" évidemment tous les éleveurs, agriculteurs, pêcheurs...
Du côté des mots nouveaux, apparaissent dans les slogans tous ces termes devenus symboliques de la crise sanitaire comme "attestation", "applaudissement" ou "distanciations". Quelques exemples : "Que vous soyez confinés ou déconfinés, nos agents restent à vos côtés" affirme Cultura. "Que vous soyez confinés ou déconfinés, nos agents restent à vos côtés" lance AXA.
Même Netflix abandonne l'anglais
A contrario, certains mots ont vu leur cote dégringoler. Le plus emblématique est le verbe "aller", visiblement moins populaire chez les publicitaires en ces temps de confinement à la maison.
Les anglicismes sont aussi en retrait marqué. Si cela s'observe depuis deux ans maintenant, les slogans de l'année 2020 ressemblent à un pied-de-nez à la mondialisation pour mieux valoriser le "made in France". Même Netflix laisse de côté son "See what's next" pour "Les histoires nous rapprochent". Reste à savoir si la tendance sera durable.
Pour visualiser la séquence, rendez-vous sur BFMTV.
Thomas Leroy
à l'occasion de la publication de sa 9e édition, l'Observatoire des slogans montre en 2021 que la pandémie a aussi "contaminée" l'imagination des marques, à l'origine de la création de 8400 nouveaux slogans l'an passé selon Souslelogo, qui édite l'Observatoire.
Loin de l'effet de sidération qui avait marqué le confinement du printemps dernier et entraîné dans un premier temps une baisse des prises de parole des marques, l'art spécifique de la création de slogan a été renforcé par la pandémie, comme en témoigne Souslelogo au travers de la 9e édition de l'Observatoire des slogans. Par rapport à la période mars-mai 2019, le nombre de nouveaux slogans recensés a augmenté de 20%, dopé notamment par la grande distribution, à l'origine de quatre fois plus de slogans sur la période.
Alors que la recherche de réconfort et de proximité prime autant que le besoin de solidarité et d'un retour à une production plus locale, les nouveaux slogans étaient principalement en langue française, ceux en langue anglaise diminuant de 5% vs 2019. "Côtés", "Engage", "Soutenons" et "Soin" sont les mots dont la présence au sein des nouveaux slogans a le plus progressé en 2020. 24e mot le plus utilisé en 2018, puis 19e en 2019, le mot "français" se classe 14e en 2020. Par ailleurs, les arrivées des mots "covid-19", "coronavirus" ou encore "confinés" ne sont pas des surprises, tandis que l'Observatoire note une recrudescence des vocabulaires liés au médical ou au réconfort : "immunauthérapies", "asymptomatiques", "bichonner", "étreintes". Enfin, Souslelogo dédié cette année une analyse à la publicité comparative, qui a pris un tournant inattendu cette année, les marques françaises n'ayant plus peur de citer leurs concurrentes, soit pour tirer à boulets rouges sur d'éventuelles concurrences déloyales, soit pour soutenir celles de leur propre secteur et pousser leurs clients à consommer chez elles !
Clear Channel, meilleur slogan selon Nicolas Bordas (TBWA)
Dans cette 9e édition, Souslelogo donne la parole à Nicolas Bordas (TBWA), qui livre ses slogans préférés pour 2020. Au classement, Clear Channel pour le troublant "Bienvenue dehors", suivi de So Good pour le courageux "Si ce monde vous va, ne nous lisez pas" et Ricard et son inimitable "Born à Marseille". "Bienvenue dehors. Probablement les deux mots que nous avons tous et toutes eu le plus envie d'entendre depuis mars dernier ! C'est l'#InsightQuiTue de l'année 2020. Une formule tellement synthétique qui capture en deux mots, à la fois notre désir le plus fort et notre frustration la plus intense. Et qui inverse notre rapport entre l'intérieur et l'extérieur d'une manière totalement légitime pour la marque d'affichage qui vit essentiellement dehors, donnant à ce média parfois décrié, une fonction humaine et une posture bienveillante, de nature à nous le faire aimer davantage", explique le publicitaire sur le site de l'Observatoire des slogans.
Clément Fages
Dans le sillage d'une épidémie de Covid-19 qui n'a pas pour autant fait taire les marques, l'Observatoire des slogans relève notamment en 2020 un recours moindre à l'anglais.
Les mots ont parlé. à travers les slogans également, 2020 fut une année pas comme les autres. Cette conclusion, c'est celle que fait l'Observatoire des slogans 2021, qui analyse chaque année le langage des marques et les évolutions de société qu'il reflète. Cette neuvième édition l'illustre d'ailleurs parfaitement tant les classements ont littéralement été contaminés par le coronavirus.
Alors qu'en période de crise, on pourrait s'attendre à ce que les marques prennent moins la parole, aucune baisse n'est à signaler au cours des 12 derniers mois. Au contraire, l'étude pointe même une légère hausse avec 8400 slogans créés l'an passé. Pour rappel, pendant le premier confinement, 20% de slogans supplémentaires par rapport à l'année précédente à la même période (mars-mai 2019) ont été recensés, une augmentation due en partie à une surcommunication des marques de grande distribution, qui créaient près de quatre fois plus de slogans que d'ordinaire. Les marques se sont donc positionnées très tôt en multipliant les prises de parole.
Le mots-valeurs en forte progression
Principal enseignement de cette étude: la part des slogans en langue anglaise connaît une chute marquée après un léger déclin, déjà, en 2018. La mondialisation s'étant brusquement arrêtée, la langue qui la portait depuis des années en a immédiatement pâti. Ajoutons à cela un changement de priorité face au contexte inédit: l'important pour les marques n'était plus d'être internationales mais bien d'être patriotes. Ainsi, elles n'ont jamais autant informé, ne se sont jamais autant engagées, n'ont jamais autant marqué leur solidarité... en français. Résultat: on recense une baisse de près de 5% des slogans créés en anglais par rapport à 2019.
Les mots qui progressent le plus reflètent les valeurs mobilisées par les marques face à la pandémie. «Côtés», «engage» et «soutenons» se hissent sur le podium des mots ayant le plus progressé dans les slogans. Les marques ont choisi de communiquer avec empathie et responsabilité envers des Français anxieux. On note ainsi l'apparition du mot «soin» en quatrième position, qui s'explique par les multiples appels à prendre soin de soi et des autres.
Des termes médicaux apparaissent
à l'instar des éditions précédentes, les nouveaux mots de la pub reflètent les tendances fortes de l'année. Logiquement, «Covid-19», «coronavirus», «déconfinement», «confinés», «télétravailler» ou encore «applaudissements» ont fait irruption dans le langage publicitaire. Le vocabulaire des marques s'est d'ailleurs considérablement enrichi de termes habituellement réservés aux revues médicales : «immunothérapies», «asymptomatique», «immunisent»
Le langage de la sphère affective connaît aussi un essor notable: «attendrir», «bichonner», «cajoler», «affectif», «étreintes».
L'observatoire s'est également intéressé à la publicité comparative et son évolution, 2020 marquant un tournant. Si celle-ci permet aux marques de citer leurs concurrents pour se positionner, les marques n'hésitent plus à attaquer frontalement le modèle de société que leur concurrence génère. Ainsi, avec le confinement, c'est l'acte d'achat qui a primé et avec la conscience citoyenne du consommateur, sollicitée à outrance. Les marques jouent même la solidarité en incitant à consommer chez leurs confrères si c'est pour un monde meilleur... Un discours faussement bienveillant ?
Sorlin Chanel
Nouveaux slogans, nouvelles signatures... Durant le confinement, les marques ont adapté le vocabulaire de leur communication à la situation.
C'est bien connu, les extraterrestres aiment bien analyser les signaux que nous émettons. Il se trouve que certains d'entre eux ont eu la bonne idée de survoler la France entre le 17 mars et le 11 mai. Nous avons pu nous procurer leur rapport.
Tout d'abord, leurs radars et autres caméras sophistiquées semblent avoir décelé un nombre inattendu de slogans créés pendant cette période (20% de plus par rapport à la même période en 2019). Cela tranche avec certaines crises précédentes au cours desquelles la production de slogans avait singulièrement diminué pendant quelques semaines. Ensuite, ils ont constaté, éberlués, que tous ces slogans tranchaient avec ce qu'ils constataient habituellement. Ceux-ci n'incitaient plus les humains à consommer, à voyager, à s'amuser, à se rencontrer. Mis bout à bout, cela ressemblait plutôt à une immense campagne à la fois corporate et humanitaire. Comme si les marques étaient subitement devenues engagées, bienveillantes, vertueuses. Comme si elles avaient attrapé une sorte de virus de la solidarité.
Des tas de mots étranges sont apparus pour la première fois dans le langage publicitaire qu'ils analysent depuis qu'un certain Bleustein-Blanchet a lancé cette occupation. Des termes comme «Covid 19», ou surtout «coronavirus», les ont mis sur la voie. D'autres mots, jamais utilisés auparavant dans leurs slogans, comme «confinement», «confinés», «résilience», se sont affichés sur leur écran de contrôle. Ainsi qu'un surprenant «applaudissons» qui les a laissés perplexes.
Investir dans l'humain
Sur un autre écran de leur vaisseau, ils ont constaté que les mots qui avaient le plus progressé dans la publicité par rapport à 2019 étaient dans l'ordre : «soutenons», «producteur», «restez», «aujourd'hui», «soin», «merci», «mobilise». Tout ceci a commencé à les intriguer fortement. D'autant que sur un dernier écran, le plus sophistiqué celui-ci, ils ont pu très clairement visualiser certains slogans dans leur intégralité. Ceux-ci invitaient les habitants de cette planète à réfléchir à leur avenir et à changer des choses : «Profitons de cette période pour inventer la finance de demain», «Reconstruisons dans un monde qui bouge»
Ils ont aussi noté qu'une grande banque a dévoilé pendant cette période sa nouvelle signature : «Agir chaque jour dans votre intérêt et celui de la société», accompagnée d'un joli film, qui les a fait sourire en comparaison à de vieux slogans de banques stockés dans leurs serveurs, comme «Le pouvoir de dire oui» ou «Votre argent m'intéresse». Même les associations appelaient à investir, mais désormais dans l'humain : «C'est le moment d'investir. Investir dans les étreintes. Investir dans les promenades. Investir dans les éclats de rire. Investir dans la vie normale». Tous ces slogans, et ce qu'ils disent de notre espèce, ont déclenché pour la première fois chez eux une empathie à notre égard qu'ils n'avaient pas ressentie depuis longtemps.
Lorsqu'ils ont enfin compris, une partie de l'équipage n'a pas misé un seul anneau de Saturne sur la durée de ces bonnes résolutions humaines. Ils ont donc lancé les paris, et ont décidé de programmer leur prochain passage au-dessus de l'Hexagone dans dix ans. «On saura à cette date s'ils ont vraiment retenu la leçon», a dit, songeur, le capitaine, avant de réenclencher les moteurs à plasma.
Toutes les données concernant les slogans ont été fournies par l'Observatoire des slogans.
Jean-Luc Gronner
Jean-Luc Gronner, directeur de l'agence Souslelogo, explique que "cette année le Covid 19 n'a pas contaminé que les humains. Le virus s'est immiscé massivement dans le langage des marques avec des effets inattendus : une communication qui tourne à l'information, des slogans invitant à l'engagement, à la responsabilité, à la solidarité, la chute spectaculaire de l'usage de l'anglais... Tous nos classements, sans exception, reflètent une année confinée mais finalement communicante". En livrant la neuvième édition de l'Observatoire des slogans - après une photographie à mi étape en mai dernier sur les mots du confinement - ce sont près de 8 500 nouveaux slogans (accroches, claims, signatures) créés l'année dernière qui s'ajoutent aux dizaines de milliers d'autres. "Un formidable matériau sémantique que nous nous efforçons d'analyser puis de partager" continue Jean-Luc Gronner. En période de crise, on s'attend généralement à ce que les marques prennent moins la parole. Pourtant en 2020, aucune baisse à signaler, "on parlerait même d'une légère hausse". Pour rappel, pendant le premier confinement, Souslelogo avait recensé 20% de slogans en plus que l'année précédente à la même période une augmentation due en partie à une sur-communication des marques de grande distribution qui créaient près de quatre fois plus de slogans.
CE QU'IL FAUT RETENIR
L'Observatoire des slogans a passé en revue et recensé 8 400 slogans créés en 2020. La part des slogans en langue anglaise connaît une "chute spectaculaire. La mondialisation s'étant brusquement arrêtée, la langue qui la portait depuis des années en a immédiatement pâti. Ajoutons à cela un changement de priorité face au contexte inédit : l'important pour les marques n'était plus d'être internationales ou branchées, mais bien d'être patriotes'. Ainsi elles n'ont jamais autant informé, ne "se sont jamais autant engagées, n'ont jamais autant marqué leur solidarité... en français'. Résultat: on recense une baisse de près de 5% des slogans créés en anglais par rapport à 2019. Les mots qui progressent le plus reflètent "les valeurs mobilisées par les marques face à la pandémie". Ainsi les mots "côtés", "engage", et "soutenons" se hissent sur le podium des mots qui ont le plus progressé dans les slogans. On note également l'arrivée du mot "soin" en quatrième position, qui s'explique par les multiples "prenez soin, prenons soin", tel un appel général à la vigilance.Nicolas Bordas est l'invité de l'Observatoire des slogans Vice-président international de TBWA,Nicolas Bordasnous livre son palmarès 2020 des 5 slogans de l'année et place en haut du podium le slogan de l'afficheur ClearChannel "Bienvenue dehors", et explique que ce sont "probablement les deux mots que nous avons toutes et tous le plus envie d'entendre depuis mars dernier"».
Les nouveaux mots et le bashing
Forcément... Les nouveaux mots sont : covid-19, coronavirus déconfinement, confinés, télétravailler ou encore applaudissements. Des mots qui ont fait irruption dans le langage publicitaire. Le vocabulaire des marques s'est d'ailleurs considérablement enrichi de termes habituellement réservés aux revues médicales comme : immunothérapies, asymptomatique, immunisent...Le langage de la sphère affective connait aussi son essor avec attendrir, bichonner, cajoler, affectif, étreintes. D'autres nouveautés traduisent cette année singulière avec des marques qui viennent en aide... à la concurrence. L'Observatoire s'est également intéressé cette année à la publicité comparative et son évolution. "Si celle-ci permet aux marques de citer leurs concurrents pour se positionner, il a toujours fallu veiller à ne pas les dénigrer. Mais ça, c'était avant, car il semblerait que les marques aient trouvé la parade, notamment en s'attaquant au modèle de société que leur concurrence génère". Ainsi avec le confinement, "c'est l'acte d'achat qui a primé : dit moi chez qui tu achètes je te dirai si tu es citoyen. Les marques jouent parfois la solidarité en incitant à consommer chez leurs confrères... si c'est pour un monde meilleur. Discours faussement bienveillant, Amazon bashing..." La Région Occitanie a réagi avec astuce. Sans citer "l'ennemi", elle le suggère en reprenant sa typographie et une consonance voisine dans des accroches comme "Au lieu d'acheter en ligne, j'achète dans ma zone" ou "Avec #dansmazone l'atelier du père noël se trouve en Occitanie". Intermarché est plus direct avec son slogan "Désolé Amazon". On voit même dans certains E.Leclerc des slogans aux positions politiques clairement affichées "D'après Jean Castex c'est mieux de favoriser nos amis Amazon.com Cdiscount et autres grosses plateformes en ligne". Burger King choisit de prendre position en affirmant son soutien à la restauration frappée de plein fouet par la crise ,mais il le fait avec une stratégie complètement inverse : "il signe la trève " .La marque ose cette fois-ci : Commandez chez Mcdo . Une pirouette que Metro saisit au vol pour sortir à son tour l'accroche "Merci Burger King", le tout accompagné d'une signature qui complète le message "Partenaires des restaurateurs indépendants depuis 50 ans" [ndlr : lire à ce sujet "A qui le tout de remercier Burger King et...Buzmann" ? ] .
Enfin, pour les joueurs, un quizz permet de tester ses connaissances. Si vous lisez tous les jours La Matinale, ça devrait être facile...
Amelle Nebia
En termes de messages de marques, les modes se font et se défont rapidement. C'est ce qui ressort de l'étude menée, comme chaque année depuis sa naissance en 2011, par l'Observatoire des slogans. En 2019, plus de 7000 slogans (7673 très exactement) ont ainsi été créés, dont 781 signatures de marques. Un chiffre en baisse par rapport à l'année dernière alors que les investissements publicitaires ont continué à augmenter au cours du premier semestre (+3,8% de recettes publicitaires nettes par rapport au S1 2018 selon le Baromètre unifié du marché publicitaire). Principal enseignement de cette étude: les trois mots les plus usités l'an passé sont «est», «faire» et «avez». Si les deux premiers étaient déjà en haut de l'affiche en 2017 et 2018, «#», qui occupait le troisième rang lors des deux études précédentes, n'est plus que huitième, signe d'une nette désaffection. En 2019, deux mots font leur entrée dans le top 30: «offrez» et «nature» à la place de «service» et «plaisir», qui sortent du palmarès. Autre information notable: les trois mots ayant le plus progressé l'an passé sont respectivement «responsable», «mode» et «liberté», confirmant la prédilection actuelle des marques et des agences pour la thématique de la responsabilité. Enfin, on relèvera que pour la première fois depuis 2011, la proportion de signatures et claims en anglais baisse un petit peu.
Sorlin Chanel
7000 slogans ont été crées l'année dernière. Un chiffre qui peut impressionner mais qui est en baisse par rapport à l'année dernière alors que les investissements publicitaires ont continué à augmenter. Même par rapport à 2018, année record. Pour sa neuvième édition l'Observatoire des slogans a observé et analysé, à travers le langage des marques, les évolutions de la société. Les mots les plus utilisés restent "être" et "faire" comme les années précédentes. A noter que le "#" est rétrogradé à la huitième place contre une très (trop ?) belle position de troisième l'an dernier. Il semble donc moins indispensable de le mettre à toutes les sauces pour s'assurer l'image d'une marque moderne..."Meilleur" grignote du terrain sans doute sous l'influence de l'abondance du "For good" qui a marqué l'année. Mais ce ce sont les mots "responsable", "mode" et "liberté" qui affichent la plus grande progression dans les slogans de 2019. Deux mots font leur entrée dans le palmarès : "offrez" et "nature " à la place de "service" et "plaisir" qui reculent de quelques places et sortent du palmarès.
Les mots nouveaux
Absent du Larousse et du code pénal, "féminicide" (ONU France avec " Je suis un tweet qui se retweet pour inscrire le féminicide dans la loi") rejoint cette année la liste des mots nouveaux. "Consentement", fait également son apparition pour la première fois dans un slogan (Les Lionnes avec "Si le consentement vous fait de l'effet, rejoignez les Lionnes" ). Beaucoup plus léger, le phénomène trottinette marque également le classement : "trottinettes", "trottiner", "trottinons" font leur entrée dans le langage publicitaire.
Les cinq slogans de l'année
Le jury de l'Observatoire (1 directeur de création, 1 ex-directeur de création, 1 concepteur-rédacteur, 1 directeur artistique, 2 documentalistes, 1 développeur) consacre meilleur slogan de l'année "Le bonheur des uns fait le bonheur des autres" pour Leboncoin signé Havas Suivent :
Enfin, l'Observatoire propose pour la première fois un quizz qui permet de vérifier sa culture publicitaire. Pour jouer (ce n'est pas si facile...) c'est là.
Amelle Nebia
L'édition 2019 de l'Observatoire des slogans a passé au crible 9 000 slogans utilisés et créés en 2018. Les résultats surprennent sur certains points notamment dans la catégorie des mots qui ont le plus progressé durant cette année. Une centaine de publicités comprennent le mot "bio". Celui-ci entre pour la première fois dans le top 30 des mots les plus utilisés dans les campagnes publicitaires. Comment expliquer cette tendance ? Quid des autres catégories ? - Avec: Simon Tenenbaum, journaliste BFM Business. - Hebdo com, du samedi 26 janvier 2019, présenté par Aurélie Planeix et Frédéric Roy, sur BFM Business.
Chaque semaine, tout ce qu'il faut savoir sur les marques et leurs stratégies de communication, l'actu des agences, et les grands enjeux du monde de la pub et de la communication, avec Aurélie Planeix.
Pour visualiser la séquence, rendez-vous sur L'édito BFM Business
Unique base de données dédiée aux slogans, notre partenaire Souslelogo observe depuis 2005 les tendances se faire. Se défaire. S'installer dans le temps. Comme c'est désormais la coutume, il vient de livrer l'analyse de l'année écoulée à travers l'Observatoire des Slogans. Avec en prime le regard de Georges Mohammed-Chérif, ancien rédac devenu grand nom de la profession. Et observateur avisé. Résumé.
Le trio de tête s'entête
Du côté des mots les plus utilisés dans les slogans, aucun mouvement n'a été observé sur le podium. Comme en 2017, les termes « est », « faire » et « # » occupent ainsi les trois premières places. En revanche, « plaisir », « ensemble » et « bio » ont fait leur entrée au classement, marquant la naissance d'une nouvelle ère. Celle du vivre ensemble. Du partage. De la recherche de plus d'authenticité. Le cas de « bio » est par ailleurs particulièrement intéressant puisqu'il enregistre la plus grande progression cette année. S'il s'illustre bien sûr dans l'agroalimentaire, il se retrouve de plus en plus dans le secteur des boissons, de la beauté et de l'hygiène. Signe que la prise de conscience se généralise.
« Toute, toute première fois »
à l'inverse des mots les plus couramment employés, il y a ceux qui ont fait leur apparition pour la première fois en 2018 dans le paysage publicitaire. Parmi eux, l'Observatoire relève deux tendances : l'émergence du féminin et l'apparition d'un vocabulaire écolo. Ainsi, les termes se féminisent, à l'image des « donatrices » que sollicite l'œuvre des pupilles. De la « postière » La Poste qui a enfin droit de cité. De « l'entrepreneure » de la Caisse d'épargne. Ou encore des « entrepreneuses » de Maboîte. Il était temps ! De son côté, le végétal gagne lui aussi du terrain. C'est ainsi que la pub a accueilli cette année des injonctions à « végétaliser » les rayons des supermarchés ou la ville de Montpellier. à faire entrer le lombricompost dans le quotidien des clients BNP Paribas. Ou encore à privilégier le recours à des « covoitureurs » avec BlaBlaCar.
Slowgan, ou l'éthique à la sauce com
évoquant l'apparent oxymore de la « consommation éthique », l'Observatoire des slogans revient également dans l'édition 2018 sur la politisation croissante des modes de vie. Sous l'angle publicitaire, cette tendance se manifeste ainsi par l'emploi d'une rhétorique alliant consommation et action. Sollicitant le faire ensemble. Brandissant la transparence. Autant de procédés qu'accentue encore l'humour, bien présent en 2018.
Le top 5 des slogans de Georges Mohammed-Chérif
L'emblématique président et directeur de création de l'agence Buzzman nous présente son palmarès des signatures de 2018. Malgré un constat en demi-teinte quant à la créativité publicitaire de l'année, il a retenu cinq slogans sur une centaine de propositions, soulignant pour chacun le mot juste ou l'idée qui fait tilt :
Google Home, « Dites à Google de le faire » ;
Fondation pour la recherche médicale, « La réussite est humaine » ;
Blédina, « On mange mieux quand on est curieux » ;
Musée des Arts Déco (MAD), « Le musée fou d'objets » ;
Delsey, « What matters is inside ».
Chloé Dujardin
Souslelogo a passé en revue plus de 9200 slogans créés et recensés en 2018 pour sa 8e édition de l'Observatoire des slogans. Le bio, tendance incontestable de 2018, fait irruption dans les classements de l'Observatoire. Le terme «bio» se place à la deuxième place des mots qui ont le plus progressé dans les slogans et on le retrouve également à la 21e place des mots les plus utilisés dans les slogans crées en 2018, une première depuis la création de l'Observatoire. Par ailleurs, le terme bio ne figure pas seulement dans le secteur Alimentation et Distribution, il fait aussi, et pour la première fois, son apparition dans le secteur boisson et toilette-beauté.
Par ailleurs, les phénomènes #metoo et #balancetonporc ont inspiré à Souslelogo, la réalisation d'une vidéo retraçant l'évolution des représentations hommes/femmes dans la communication de ces 20 dernières années.
DLG
Souslelogo, créateur de l'Observatoire des slogans, a passé en revue plus de 9200 slogans créés et recensés en 2018.
La huitième édition de L'Observatoire des slogans, réalisé par la société de veille publicitaire Souslelogo*, livre son travail colossal d'analyse de la grammaire des marques en 2018. 9 254 nouveaux slogans (accroches, claims, signatures) se sont ajoutésux dizaines de milliers d'autres encore en usage. "C'est un formidable matériau sémantique que nous nous efforçons d'analyser puis de partager. Les slogans méritent davantage de considération que leur nom, réducteur et qui sent la réclame. Ils offrent une passionnante grille de lecture de notre monde" explique Jean-Luc Gronner, fondateur de Souslelogo et de l'Observatoire des slogans. Si le mot qui a a le plus progressé est très logiquement "bleu", on comprend qu'il est volatile. En revanche, à la deuxième position (et devant "merci"), "bio" est, lui beaucoup plus durable. C'est la tendance de l'année confirme l'Observatoire. On le retrouve également à la 21ème place des mots les plus utilisés dans les slogans crées en 2018. Une première depuis la création de l'Observatoire. La victoire du bio dépasse d'ailleurs "ses frontières naturelles". Le terme ne figure pas seulement dans le secteur alimentation et distribution, il fait également, et pour la première fois, son apparition dans le secteur boisson et toilette-beauté. Dans le classement des mots les plus utilisés sont "plaisir", "ensemble", "bio" qui remplacent les verbes "offrir", "venir" et "passer", qui figurent depuis des années dans le palmarès. Du côté des nouveaux mots, deux tendances émargent : la floraison d'un lexique écolophile et l'émergence du féminin. Ainsi, "biocontrolons", "végétalisons", ou encore "autoconsommation", "ressourceurs" marquent l'apogée du consom'acteur. On sollicite par ailleurs les "donatrices", la Poste parle enfin de ses postières et on valorise les entrepreneuses.
2019 : année du womenwashing ? Du menwashing ?
Avec #metoo et #balancetonporc, l'année passée a inspiré à Souslelogo, une vidéo retraçant l'évolution des représentations hommes/femmes dans la communication de ces vingt dernières années. " Une vidéo qui résonne d'autant plus depuis la polémique actuelle du spot Gillette, et questionne ainsi sur la capacité de la pub à, parfois, aller plus vite que la société elle-même". Flashback.
Les 5 slogans de l'année par Georges Mohammed-Chérif
Georges Mohammed-Chérif, président et directeur de création de Buzzman, a livré son palmarès de ses cinq slogans préférés pour l'année écoulée (d'après une long list d'une centaine de slogans, essentiellement des signatures de marque). "On ne vit pas l'âge d'or du slogan publicitaire. Pourtant, quand une marque trouve le slogan qui tue, ça reste incroyablement puissant" explique-t-il. Voici ses préférences et les commentaires.
Son palmarès
1- Google Home - "Dites à Google de le faire" (R/GA Londres)
"Pas toujours facile de concentrer l'essence de ce qu'un produit peut apporter en quelques mots. C'est forcément plus facile quand le produit est vraiment une innovation, mais avec ces quelques mots, Google nous dit très clairement qu'on a maintenant quelqu'un à qui on peut tout déléguer. Et cela est dit avec une expression simple et usuelle : « dis à untel de le faire ». La phrase ultime du flemmard. Imparable".
2- Fondation pour la recherche médicale - La réussite est humaine
"ça fonctionne bien de prendre une expression idiomatique et d'en prendre le contrepied. Forcément, le sentiment de nouveauté, de nouvel éclairage sur les choses, que le slogan cherche à apporter en est souligné d'autant. Ce message simple est gonflé à l'espoir, et pour une Fondation, c'est le meilleur bénéfice à proposer à ses donateurs".
3- Blédina - On mange mieux quand on est curieux (Betc)
"Ce n'est pas vraiment un mystère, mais j'adore la bouffe. La bouffe, c'est le plaisir, c'est la vie. Et être curieux de tout goûter, c'est avoir envie de vivre. C'est pour ça que rien n'afflige plus des parents qu'un enfant qui refuse de manger. Transmettre cette curiosité, c'est transmettre l'envie de vivre à ses enfants. C'est beau non ?".
4- Musée des Arts Déco (MAD) - Le musée fou d'objets (Betc)
"Cette signature vient avec tout le rebranding du Musée des Arts Déco, qui se fait désormais appeler « MAD ». D'où la folie. J'aime la cohérence de l'ensemble, j'aime la concision avec laquelle la promesse de ce musée est résumée et surtout, j'aime la manière d'introduire de la passion et de la folie dans l'univers souvent compassé des musées".
5- Delsey - What matters is inside (Buzzman)
"Je n'ai pas le droit normalement, mais j'ai choisi une signature de mon agence. Alors forcément, je l'aime bien, sinon, je ne l'aurais pas vendue. Reste que vendre des valises en disant aux gens « en fait, ce qui compte, c'est pas nos valises, c'est comment elles vont protéger vos affaires les plus précieuses », je trouve ça épatant. Je peux me permettre de le dire : la phrase n'est pas de moi, mais de mes équipes".
*Actualisée quotidiennement, la base Souslelogo recense à ce jour plus de 141 000 slogans, exploités en France depuis 1970 par 35 600 marques sur tous supports publicitaires ainsi que sur les pages d'accueil des sites internet. Souslelogo a pour vocation première de réduire les risques juridiques inhérents à l'exploitation d'un slogan.
Amelle Nebia
Souslelogo, créateur de l'Observatoire des slogans, a passé en revue plus de 9 200 slogans créés et recensés en 2018. En se plaçant à la deuxième place des mots qui ont le plus progressé dans les slogans, le terme Bio s'illustre comme la tendance de l'année passée.
On le retrouve également à la 21ème place des mots les plus utilisés dans les slogans créés en 2018. Le terme bio ne figure pas seulement dans le secteur Alimentation et Distribution, il fait également, et pour la première fois, son apparition dans le secteur Boisson et Toilette-Beauté.
Parmi les mots qui ont le plus progressé dans les slogans de 2018 : Bleu figure en première place, coupe du Monde et victoire oblige ! Suivi de Bio, de 2018 et de Merci.
Les mots nouveaux reflètent deux tendances fortes déjà évoquées : la floraison d'un lexique écolophile et l'émergence du féminin. Ainsi, biocontrolons, végétalisons, ou encore autoconsommation, ressourceurs marquent l'apogée du consom'acteur. On sollicite par ailleurs les donatrices, la Poste nous parle enfin de ses postières et on valorise les entrepreneuses.
L'année 2018, avec les phénomènes #metoo et #balancetonporc, a incité Souslelogo, à réaliser une vidéo retraçant l'évolution des représentations hommes/femmes dans la communication de ces 20 dernières années.
Si, cette année, #metoo et bio remportent la palme dans les prises de parole publicitaires des marques, bleu, plaisir, ensemble font aussi la nique à offrir, venir et passer, jusque-là indétrônables dans l'Observatoire des Slogans. Témoignant d'un lexique écolophile et de l'émergence du féminin. Pour plus d'éthique, d'audace ou de désir ?
Comment les prises de parole publicitaires des marques évoluent-elles ? Bien souvent, un peu comme des éponges, elles sont le reflet de leurs consommateurs et du contexte socio-politico-économique. Encore faut-il que cette prétention aux « nouvelles tendances » soit opportune, pertinente et en phase avec son temps et ses interlocuteurs. Car tout le monde ne peut pas se réclamer par exemple du bio ou du bleu. Pas facile non plus de digérer leffet du #metoo ou du #balancetonporc au profit de lempowerment des femmes ou même de surfer sur le menwashing.
« En même temps », impossible de rester statique, de ne pas nuancer voire moderniser son propos, de ne pas surfer sur un bon mot en fonction dune actualité, d'une égérie ou dintroduire une notion signe de changement ou de vigueur. Et ainsi faire bouger les lignes et rester bien vivante. A seule fin -à l'ère évidemment des multiples canaux amplifiés par le digital- d'être en adéquation avec son audience aussi volatile que primesautière mais néanmoins en quête de racines et de repères pour mieux rester fidèle. Nombreuses sont les marques -souvent aidées de leur agence- qui sy essayent.
Révélant ou confirmant à leur tour et à travers leur langage, les transformations qui sancrent dans notre société. Un exercice passé à la loupe et mis à disposition gracieusement comme chaque année par Souslelologo, société détude et de veille qui répertorie et analyse les mots les plus utilisés dans les slogans et les signatures publicitaires des marques.
Plus de 9200 slogans recensés et prime au consom'acteur
La huitième édition de son Observatoire des Slogans, qui en a recensé et passé en revue cette année plus de 9200, nous révèle ainsi quau cours de lannée écoulée, plaisir, ensemble, bio ont remplacé les verbes offrir, venir et passer, qui figurent depuis des années dans le palmarès.
On y apprend également que parmi les mots qui ont le plus progressé en communication, bleu décroche la première place, Coupe du Monde et victoire oblige ! Suivi de bio donc, mais aussi de 2018 et de merci. « Les mots nouveaux reflètent deux tendances fortes déjà évoquées : la floraison dun lexique écolophile et lémergence du féminin », soulignent les auteurs de létude. Ainsi, biocontrolons, végétalisons, ou encore autoconsommation, ressourceurs marquent lapogée du consomacteur. On sollicite par ailleurs les donatrices, La Poste nous parle enfin de ses postières tandis quailleurs on valorise les entrepreneuses.
Loccasion pour les auteurs de proposer pour la première fois en vidéo un focus sur lévolution des représentations hommes-femmes à travers 2 décennies de publicités. Aussi savoureux que précieux tout en posant la judicieuse question : « après le greenwashing, 2019 sera-t-elle lannée du womenwashing, voire du menwashing ? ». Vous avez non pas 4heures mais l'année pour répondre et convaincre !
Année du womenwashing voire du menwashing... Gillette, bille en tête !
En résumé : si la pub a souvent été accusée de véhiculer des représentations sexistes, elle na pourtant pas attendu #Metoo pour bousculer les clichés féminins. Cest ce que tente de souligner ce flashback en images. Dès le début des années 2000, un nouveau modèle féminin samorce : en proposant une vision des femmes qui sort des standards, on assiste aux prémices de lempowerment feminin qui explose après 2010, et persiste et signe en 2018. Ainsi #Metoo sest invité dans la stratégie des marques, confirmant lavènement de cette nouvelle féminité publicitaire, mais a aussi renforcé lurgence de bouger les lignes du côté des hommes. Ici, il sagit de déconstruire les modèles masculins archaïques et ainsi redéfinir la masculinité.
Une vidéo donc qui résonne dautant plus depuis le tout récent spot engagé de Gillette. Signé « The best a man can get » suivi du #TheBestManCanBe, le film de presque 2 minutes a créé pas mal de remous et de polémiques ces derniers jours, osant aborder « l'imperfection » au masculin, allant ainsi jusqu'à irriter les défenseurs de la cause des mâles qui pour certains ont publié sur les réseaux sociaux des tweets et autres posts rageurs où ils jettent à la poubelle les produits de la marque. Questionnant enfin sur la capacité de la pub à, parfois, aller plus vite que la société elle-même. D'autant plus que si on consulte le site de la marque ou si on parcourt les rayons des supermarchés, force est de constater que les produits pour les hommes sont proposés dans des packagings aux couleurs dites viriles comme le bleu ou le noir, tandis que ceux des femmes sont empaquetés dans des nuances de rose sinon pastelles. De même, les prix sont majorés pour les gammes destinées aux femmes, alors qu'il s'agit de produits similaires à ceux des hommes !... Va comprendre ? Mais bon l'effort est louable.
Bio, la coqueluche des secteurs alimentation, distribution, boisson et beauté
En se plaçant à la seconde place des mots qui ont le plus progressé dans les slogans, le terme Bio sillustre comme LA tendance de lannée passée. « On le retrouve également à la 21ème place des mots les plus utilisés dans les slogans crées en 2018 », précisent les auteurs « une première depuis la création de lObservatoire ». La victoire du « bio » dépasse dailleurs ses frontières naturelles. En effet, ce terme ne figure pas seulement dans le secteur Alimentation et Distribution, il fait également, et pour la première fois, son apparition dans le secteur Boisson et Toilette-Beauté.
Parlez-vous Slow-gan ?
A travers cette analyse, lObservatoire montre aussi que « léthique est passée dun signe de distinction à un passage obligé de la respectabilité publicitaire et comment la volonté d'éthique des marques remet en question certains fondamentaux de la publicité ». Parmi ces conclusions, on notera que certaines marques vont très loin dans la transparence, livrant la totalité du processus de production à la critique (Nutella, « Parlons qualité/On ne va pas tourner autour du pot » (2018) et Fleury Michon « #Venez vérifier » (2015-2018). Le désir est également questionné, quitte à faire de lanti slogan, à linstar de Patagonia en 2011 avec sa campagne : « Dont buy this Jacket ! ».
Enfin et comme d'habitude, le rapport saccompagne du point de vue dun patron dagence. Cette année, la parole a été donnée à Georges Mohammed-Chérif. Président et directeur de création de Buzzman, celui-ci livre son palmarès des 5 slogans de lannée 2018 mais dresse un constat sévère : « on ne vit pas lâge dor du slogan publicitaire ». Après avoir expliqué pourquoi, il reste optimiste : « Pourtant, quand une marque trouve le slogan qui tue, ça reste incroyablement puissant ». Ouf, le futur de la créativité publicitaire est sauf !
FLORENCE BERTHIER
Vacance, nature, jour, moment, #Niquepastamer, hashtag, verbe avoir, love, anglicisme... quels mots, expressions et sigles règnent en maîtres sur le monde de la com et de la pub ? Petit retour sur l'Observatoire des slogans et son baromètre des mots les plus en vogue. Normal, c'est la semaine de la langue française et de la francophonie.
La semaine de la langue française et de la francophonie est sur le point de s'achever. Mais à l'heure où les anglicismes tels que afterwork, digger, ou encore brainstorming, sont légion dans notre vocabulaire, porter haut et fort les couleurs de la langue de Molière doit dépasser ces quelques jours et par tous les moyens. Après une semaine passée à écrire, débattre et slamer dans les ateliers organisés au 4 coins de l'hexagone, c'est l'occasion de se pencher sur le cas de notre langage publicitaire. Depuis 2011, L'Observatoire des slogans par le biais de Souslelogo, passe au peigne fin la dizaine de milliers d'accroches et autres signatures de marques qui ont égayé ou déprimé notre année de consommateurs.
Objectif : décortiquer le langage publicitaire qui façonne notre paysage médiatique et appréhender les évolutions culturelles de notre société. Les « mots de la pub » comme marqueurs temporels de notre identité. Pour le prouver, l'Observatoire a créé sur son site internet un onglet " Archive " qui permet à tous les plus curieux d'entre vous de suivre l'évolution du discours publicitaire dans le temps. Outre les principaux enseignements, cette veille permet de savoir si oui ou non, la langue française a encore de beaux jours devant elle.
L'empire de l'anglicisme contre attaque
Commençons par un sujet qui défoule les passions. L'anglais est-il en train de prendre de l'avance dans la bouche des professionnels de la communication et de la publicité ? Sommes-nous en train d'assister à l'avènement d'un monopole langagier, telle que l'apparition du spanglish, il y a quelques années, le laissait supposer ? Plutôt que de réagir sous le coup de l'émotion -le « faut être corpo », passe de moins en moins- regardons les chiffres. Premier constat, le vocabulaire de nos voisins d'outre Manche a toujours la cote dans les slogans de campagne, avec 16% au total sur l'ensemble de l'année. « Make love not walls » de Diesel ou « French but wild » de Aigle ne viendront pas nous contredire. La raison est toute trouvée : une globalisation de notre société et une course vers la modernité auxquelles l'anglais semble parfaitement adapté.
Paradoxalement, il est en net recul dans les Brand Signature en anglais dans le texte. Le top 5 des meilleures signatures réalisé par Matthieu Elkaim, directeur de la création du Groupe BBDO Paris, le prouve. Au menu : " PMU. Pariez sur vous", "Carambar. C'est de la Barre", ou "Castorama. Ensemble on peut tout faire". Traduction ? Alors que l'anglais s'impose bon gré mal gré dans notre quotidien, il n'est plus l'outil indispensable aux marques pour asseoir leur positionnement sur le long terme. Une vraie relation amour/haine.
Les immanquables
A moins que vous soyez en digital detox depuis maintenant 10 ans, il y a peu de chance pour que vous ayez manqué le raz de marée hashtag. Nous vous en parlions déjà pour l'édition 2016, le célèbre sigle est partout et réussit pour la première fois l'exploit de griller la politesse au verbe avoir, poids lourd historique. Il passe donc à la 3ème place des mots les plus utilisés dans les slogans. La raison de ce revirement est qu'il ouvre la voie à des campagnes tournées vers les réseaux sociaux dont le potentiel interactif n'est plus à démontrer.
L'autre grand enseignement est que les thèmes du voyage et de l'environnement font leur grand retour. Les mots vacances et nature sont respectivement 2ème et 3ème dans le classement des mots qui ont le plus progressé par rapport à l'année 2016, derrière 2017. Toujours sur le thème de l'écologie, signalons le provocateur et efficace #Niquepastamer de Poissonier de France, qui fait un combo avec l'utilisation du hashtag. La tendance est loin d'être anodine puisqu'à la même place l'année dernière les mots jour et moment régnaient en maîtres. Comme si l'épopée électorale que nous avons connu l'année dernière et la pression extérieure de devoir être surinformés avaient poussé les marques à nous inciter à prendre le large. Un mal être à la française vous dites ?
SACHA MONTAGUT
Résultats. Fini le verbe "avoir", c'est le "#" qui occupe la troisième place des mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires derrière "être" et "faire".
C'est la conclusion de Souslelogo dans sa septième édition de l'Observatoire des Slogans Publicitaires. " Vacances " et " nature " font partie des mots qui connaissent la plus forte augmentation d'utilisation dans les slogans. Autre précision, le repli de l'anglais dans les signatures de marque. La langue de Shakespeare reste, en revanche, plébiscitée dans les slogans de campagne.
Stratégies SR
Souslelogo, éditeur de l'Observatoire des slogans, a passé en revue 11 160 slogans créés et recensés en 2017. La surprise de cette septième édition révèle que le # se hisse sur le podium "des mots" les plus utilisés dans les slogans. Il arrive en 3ème position et détrône pour la première fois le verbe "avoir" qui, historiquement, monopolisait le trio de tête avec l'auxiliaire "être" et le verbe "faire". Autre conclusion intéressante le taux de signatures de marque en langue anglaise connaît une chute inédite. Après des années de progression, l'Observatoire note en 2017 un repli de l'anglais dans les signatures de marque en anglais alors même que l'anglais continue sa progression dans les slogans de campagnes. "2017", "vacances" et "nature" sont les mots qui ont le plus progressé parmi ceux qui sont les plus utilisés dans les slogans de 2017. Parmi les mots nouveaux, le mot "Nique" apparaît grâce à Poissonnier de France et son slogan # Nique pas ta mer. On retient également "insoumise" qui devient un mot porte-drapeau par l'intermédiaire du slogan de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon .
Recyclage
Au-delà de la repeinte de leur discours, et parfois de leur logo en vert, les marques pratiquent le recyclage de signatures. Ainsi, après avoir été enterrés, quelques slogans emblématiques ont été ressuscités comme "Maggi Et vos idées ont du génie" (1994-1999) recyclée en 2013 et jusqu'à aujourd'hui, ou encore de Lesieur "Pas d'erreur c'est Lesieur"(1985-1995) recyclée de 2011 à 2016.
Cette septième édition propose désormais un onglet "Archives" qui permet de suivre l'évolution du discours publicitaire dans le temps.
Matthieu Elkaim, directeur de la création de BBDO Paris, dévoile ses cinq slogans préférés pour 2017 d'après une long list fournie par Souslelogo. Et puisqu'il y avait droit dans l'exercice, il a choisi un slogan maison : "Canderel - La douceur qui nous rapproche" et "Sweetness brings us together" en version internationale. "L'exercice était donc délicat car la signature devait fonctionner autant en Italie qu'en France ou en Angleterre. Avec en tête tout ce qui a été très bien fait en France sur cette marque pendant des années (la campagne Les parisiennes) . Ne plus pouvoir sucrer, essentiellement pour des raisons de santé, c'est une forme de coupure avec les autres. On ne partage plus les bons moments comme les gâteaux d'anniversaires par exemple. La promesse de la marque est donc de continuer à connecter les gens entre eux. Avec un peu de douceur ?" explique-t-il.
Retrouvez cet article sur : www.cbnews.fr - "Les mots de la pub en 2017 : le # arrive en troisième position"
Amelle Nebia
Le hashtag ou mot-dièse (#) de Twitter est désormais le quatrième mot le plus utilisé dans les slogans publicitaires en 2016, selon une étude de l?Observatoire des slogans.
Vous voulez toucher la cible des millenials ? Réaffirmer votre modernité ? Alors signez votre campagne publicitaire d'un impérieux et définitif #, comme l'ont fait, en 2016, Acer avec #keepasking, l'Assurance Maladie avec #lagrippejedisnon ou encore le Club Med avec son #lâcherprise.
Car le hashtag a la cote. Mieux, comme le relève la 6e édition de l'Observatoire des Slogans,« le # de Twitter a été le quatrième mot le plus utilisé l'an passé dans les slogans publicitaires. 254 campagnes l'ont adopté », indique son président, Jean-Luc Gronner, par ailleurs patron des agences Fondamenti et Souslelogo, qui propose une offre de conseils en matière de propriété intellectuelle des slogans.
« C'est un signe des temps : avec le hashtag, le slogan se hisse au rang de média. Au point que l'on peut se demander dans quelle mesure, il ne prendra pas, dans quelques années, la place du verbe "être" qui a continué, en 2016, à arriver en tête des mots employés. » Quitte à être utilisé dans les registres les plus divers. Depuis la campagne à fort impact émotionnel comme celle conçue pour la Fondation de l'abbé Pierre (« Etre humain ! »)... à des créations au ton plus léger comme celles des taxis G7 (« La ville est belle »), ING Direct (« C'est bon de décider ») ou Nexity (« C'est pour moi »).
De fait, au jeu des mots les plus employés, la prime semble aller aux plus courts, immédiatement compréhensibles, « impactants », selon le jargon du métier. « Faire »(416 fois employés) et « avez » (298 fois) arrivent, ainsi, à la deuxième et troisième place du classement de l'Observatoire. Mais la brièveté ne fait pas tout. Ramassé, synthétique, le slogan est censé aussi viser juste et traduire la sensibilité des marques aux préoccupations du moment.
Sous l'effet de la crise, le mot « prix » a commencé à occuper une place de plus en plus importante dans les campagnes de pub avec « Venez pour le prix, restez pour le reste » (B&B Hôtels), « La qualité à un prix imbattable » (Netto) ou « L'Europe à vos pieds à des prix mini ». Au point de lui permettre de truster la 5e place du classement, juste derrière le # de Twitter.
Tonalité musicale
En créant son Observatoire des slogans, Jean-Luc Gronner a accompli ce qu'il faut bien appeler une démarche de rupture. Pendant des décennies, le slogan a été en effet moins appréhendé sous l'angle du « langage des marques » que comme un moyen pratique et rigolo de mémoriser le nom du produit. « Le terme envoie aux années de la réclame, où beaucoup de campagnes publicitaires étaient diffusées à la radio et devaient avoir une tonalité musicale pour être retenues », rappelle Olivier Altmann, président de l'agence Altmann & Pacreau et par ailleurs client de Souslelogo.
Qui dit « slogan » renvoie plus volontiers à l'époque des jeux sur les mots comme « Du bon, Dubonnet », « André, le chausseur sachant chausser »... qu'aux « Just do it » de Nike, « Think different » d'Apple, ou la signature longtemps adoptée par Air France, « Faire du ciel le plus bel endroit de la terre. »
Car les temps ont changé. La publicité s'est sophistiquée. Si le grand public continue à parler de slogan, les professionnels, eux, préfèrent dorénavant employer les termes de « claim » ou « signature », qui recherchent moins une mémorisation immédiate de la marque, que la mise en avant de son territoire, de sa culture et de ses propositions. Dans le même temps, « les entreprises et les publicitaires ont appris à se méfier de déclarations trop péremptoires comme la signature "Das Auto" qu'employait Volkswagen et que le constructeur automobile a dû retirer à la suite du scandale, car jugée trop arrogante », reprend Jean-Luc Gronner.
Et bien sûr, les signatures de marques s'expriment de plus en plus souvent en anglais, pour plus de 20% d'entre elles en 2016, selon l'Observatoire. Question d'image internationale. Et de modernité. Un peu dans la logique du hashtag, en somme.
Véronique Richebois
Depuis sa création en 2011, L'Observatoire des slogans révèle, à travers le langage des marques, les évolutions de notre société. Cette 7e édition nous renseigne sur la façon dont les marques se sont exprimées en France à travers leurs slogans, en recensant les mots les plus utilisés par la pub.
Pour diffuser cette nouvelle édition de son Observatoire des slogans, l'éditeur Souslelogo a passé en revue 11 160 slogans créés et recensés en 2017. C'est parmi ceux-ci que Matthieu Elkaim, directeur de création chez BBDO, a sélectionné son palmarès des 5 meilleures signatures de l'année. Son critère principal: une signature qui se mémorise bien n'est rien... si on ne mémorise pas la marque qui va avec. Sans perdre de vue le fait que le slogan se doit d'évoquer en quelques mots une promesse, un engagement, une vision de la marque. Par ordre de préférence, son choix s'est porté sur:
PMU : "Pariez sur vous" (une création TBWA Paris)
Carambar : "C'est de la barre!" (Fred & Farid)
Castorama : "Ensemble on peut tout faire" (TBWA Paris)
Boursorama : "La banque qu'on a envie de recommander" (Buzzman)
Diesel : "Make love, not walls" (Anomaly Amsterdam)
L'Observatoire est aussi l'occasion de noter trois tendances fortes dans la communication des marques. En premier lieu, l'apparition, parmi les "mots" les plus utilisés, du hashtag, ou plus précisément de sa représentation graphique : le #. Il arrive en 3e position et détrône pour la première fois le verbe "avoir" qui historiquement monopolisait le trio de tête avec l'auxiliaire "être" et le verbe "faire".
Par ailleurs, le taux de signatures de marque en langue anglaise connaît une chute inédite. En effet, elles utilisent toujours plus l'anglais quand il est question de promouvoir un produit, un service ou un modèle, mais pas quand il s'agit de révéler la personnalité de la marque en elle-même. Après des années de progression sans faille (le pourcentage de signatures de marques créées en anglais en 2016 était de 22,6% contre 13,8% en 2011), l'observatoire note en 2017 un net repli avec "seulement" 18,3% de slogans de marque créés dans la langue de Shakespeare.
Enfin, Souslelogo constate une vogue inédite de "recyclage de signature". Ainsi, au-delà de la repeinte de leur discours, et parfois de leur logo en vert, les marques n'hésitent plus à réutiliser des éléments de langage qui ont fait leurs preuves et, après avoir été enterrés, quelques slogans emblématiques ont été ressuscités, à l'instar du Et vos idées ont du génie de Maggi (1994-1999), recyclé en 2013 et jusqu'à aujourd'hui, ou encore de Pas d'erreur, c'est Lesieur (1985-1995) recyclée de 2011 à 2016.
Cette édition 2018 de l'Observatoire des slogans est en outre l'occasion de décrypter comment les organisations professionnelles gèrent leur signature pour défendre leur image et, à travers elle, leurs intérêts, au même titre que les marques.
Retrouvez cet article sur : www.e-marketing.fr - "Les 5 meilleurs slogans publicitaires de 2017"
Stéphane Guillard
Pour la première fois une étude se penche sur les slogans phare des start-up.
Verdict: des signatures très conventionnelles, loin de lesprit disruptif propre aux jeunes pousses.
Beyond, Company, Smart, Make (ou making), Clic : ce sont les cinq mots préférés des start-up pour leur slogan, selon une étude de lObservatoire des Slogans*. En plus dune plus forte propension à passer leurs messages en anglais, les jeunes pousses utilisent davantage les signatures descriptives par rapport aux marques classiques. Dans 40 % des cas, leur priorité est de faire comprendre de manière très basique ce quelles font, quelle est leur cible, pour quelle utilisation.
Des baselines trop terre à terre
Porteuses en principe dinnovations, les start-up doivent certes faire preuve de pédagogie lorsquelles prennent la parole. Mais comparés aux slogans de la publicité quotidienne, leurs "baselines" apparaissent très « terre à terre ». Contaminé par lexercice du pitch, où il faut simplement expliquer linnovation et à quoi elle sert, cette communication conventionnelle reflète finalement peu la décontraction et la personnalisation, grands marqueurs de la culture start-up.
Décevantes sur le plan créatif, très peu de signatures de start-up jouent dailleurs avec la langue, comme le font souvent les marques traditionnelles. Autre point négatif, soulevé par létude, les slogans des jeunes pousses sont fréquemment modifiés suivant lévolution de leur modèle et site Web. « Une frénésie contradictoire avec linstallation durable dune identité ».
Les start-up oublient de se rendre désirables
« Dans lunivers merveilleux des start-up, une idée ou un produit suffirait à conquérir un marché, analyse Benjamin Cambresy, consultant en création de marque à lagence Fondamenti qui a piloté létude. Focalisées sur la compréhension de leurs innovations, elles oublient de se rendre désirable sur le marché et se privent ainsi dun moyen de construire une véritable marque. » Lorsquelles auront des concurrents sérieux, il leur sera donc plus difficile de se différencier et de susciter ladhésion.
Les start-up auraient donc tout intérêt à adopter des signatures plus audacieuses. La platitude des mots nest dailleurs pas une fatalité. On peut être à la fois clair et séduisant. « Prenez lexemple du premier slogan dApple : Byte into an Apple avant 20 ans plus tard denfoncer le clou avec son "Think Different" », commente Benjamin Cambresy. Quelques jeunes pousses, sur les traces de la firme à la pomme, se distinguent néanmoins du lot en exprimant leur personnalité.
Tel Wandercraft (exosquelette pour handicapés moteur) qui a adopté le slogan « Une vie ordinaire pour des gens extraordinaires ». Un paradoxe qui traduit à la fois le bénéfice du produit et l'empathie pour les cibles. De quoi gagner en crédibilité et en aura vis à vis du marché. Mais aussi en interne, des mots fédérateurs pour développer le sentiment de fierté dans léquipe.
Bruno Askenazi
Le verbe a-t-il toujours la cote dans les signatures de marque ? Les hashtags sont-ils en passe de remplacer les slogans classiques ? Le 6e Observatoire des slogans livre les tendances observées chez les marques françaises en 2016.
"Think Different", "Mars et ça repart" ou encore "Carglass répare, Carglass remplace", les signatures de marque et slogans de campagne sont des actifs stratégiques pour les marques puisqu'ils participent à construire leur identité et à favoriser leur mémorisation. L'année 2016 a notamment vu la création des baselines "Vous êtes plus riche que vous ne le croyez" du distributeur en ligne Cdiscount et "French but wild" pour la marque de prêt-à-porter française Aigle, deux phrases courtes différentes tant par leur structure, que leur langue ou leur ton. La base souslelogo.com, qui recense plus de 105000 actifs de marques francophones, fait le bilan et décrypte les tendances 2016 dans son 6e Observatoire des slogans.
Sur-représentation des verbes et de l'anglais
Comme pour ses deux précédentes éditions, l'Observatoire des slogans 2017 relève pas moins de 13 verbes, conjugués ou non, dans le top 30 des mots qui composent les signatures et les slogans des marques françaises. "Est", "faire" et "avez" trustent ainsi le trio de tête, permettant aux marques par leur polysémie d'exprimer des idées très différentes, mais aussi de miser sur l'injonction (Fondation Abbé Pierre "être humain !"). Dans le reste du classement, l'utilisation du hashtag, qui donne une dimension sociale à une tagline, tend à s'imposer puisque le mot-dièse grimpe de la 16e place en 2015 à la 4e en 2016. "#" est suivi de près par "prix" (B&B Hôtels "Venez pour le prix, restez pour le reste"), témoin de la situation économique actuelle et de la volonté des marques d'aller à l'essentiel. Selon souslelogo.com, les termes ayant le plus progressé l'an passé sont "moment", "2016" et "jour" traduisent une tendance à se recentrer sur l'instant présent, le second se prêtant plus aux slogans qu'aux signatures avec par exemple "La France vit au rythme de l'Euro 2016" du Crédit Agricole. Parmi les nouveaux mots relevés, l'Observatoire des slogans note la multiplication des néologismes dans les slogans, à l'image des campagnes "Ubermalin" (Uberassurée, Uberdanslesépinards, Uberwoman) de l'agence Marcel et "Take it easy" de Grenade&Sparks pour Easyjet (pleinairophile, lochnessologue, coolologiste).
D'autres marques encore vont puiser dans la langue de Shakespeare plutôt que celle de Molière : près d'une signature sur 5 créée en France cette année est en anglais, la part ayant dépassé les 20% entre 2015 et 2016. Plusieurs raisons à cela, dont la nécessité de s'adresser à un public global pour se développer hors de l'hexagone (Aigle "French but wild"), notamment dans le secteur BtoB : souslelogo.com remarque que l'éditeur de logiciel de gestion de temps Bodet a transformé sa signature "Tous les métiers du temps depuis 2008" en "We give you time". La langue anglaise est également adaptée pour toucher une cible jeune (EM Lyon "Early makers") et dans l'univers des startup (Uavia "Welcome to the internet of drones"). D'autres encore font le choix... de ne pas faire le choix : depuis 2016, la signature de Roche Bobois est "French art de vivre".
Mégane Gensous
A l'occasion de la 6e édition de l'Observatoire des slogans, la base de données publicitaires Souslelogo de Jean-Luc Gronner lance un site consacré à l'étude. Principaux enseignements de cette plongée dans la fabrique des slogans.
LES MOTS LES PLUS UTILISéS DANS LES SLOGANS PUBLICITAIRES EN 2016
1 - est
2 - faire
3 - avez
4 - #
5 - prix
6 - bon
7 - peut
8 - nouvelle
9 - vie
10 - meilleur
Analyse de Jean-Luc Gronner, fondateur-dirigeant de Souslelogo et Fondamenti, et initiateur de l'Observatoire des slogans:
«Le # de Twitter devient quatrième de ce classement. C'est un signe des temps (...) au point qu'on peut se demander si dans quelques années le # ne sera pas davantage utilisé que le verbe être ! #lagrippejedisnon, Assurance Maladie ; #keepasking, Acer ; #lâchezprise, Club Med.
Mot des temps de crise et du serrage collectif de ceinture, prix suit le # de près. Quelques exemples : Venez pour le prix, restez pour tout le reste (B&B Hôtels) ; La qualité à prix imbattable (Netto) ; L'Europe à vos pieds avec les prix mini (Air France).
Les quelques dizaines de mots de ce classement semblent servir de fond de sauce aux marques et à leurs agences pour concocter leurs slogans. En 2016, être et faire sont toujours aussi utiles pour construire un slogan. être humain ! est la signature de la Fondation Abbé Pierre. En plus léger, de très nombreuses marques ont utilisé les verbes être et faire: C'est bon quand ça pique (Spicee) ; La ville est belle (G7) ; C'est pour moi (Nexity) ; C'est bon de décider (ING Direct).
On notera aussi l'habituel contingent des slogans nous annonçant du nouveau : Visitez votre nouvelle vie (Bien'ici) ; La moutarde nouvelle génération (Heinz)».
LES MARQUES AYANT CRéé UNE SIGNATURE EN 2016
Petite sélection des signatures qui construisent une relation intelligente avec leurs publics, présentent une forme intéressante ou simplement reflétent l'air du temps:
- Tout vous concerne (Le Parisien/Ici Barbès)
- Paris vous aime (Aéroports de Paris/Babel)
- Partenaire du moindre effort (Spontex/Kids Love Jetlag)
- Livrons-nous (You2You)
- Une vie ordinaire pour des gens extraordinaires (Wandercraft)
- Rapprochons-nous (Sncf/TBWA Paris)
- Mon auto satisfaction (Roady/TBWA Compact)
- Savoure l'instant (Coca-Cola)
LES SLOGANS DE L'ANNéE D'OLIVIER ALTMANN (ALTMANN+PACREAU)
1 - Ce n'est pas uniquement ce que vous croyez (La Croix/BETC)
2 - Deux points ouvrez l?info (France Info/Movement)
3 - French but wild (Aigle/BETC)
4 - Tous touchés, tous concernés, tous responsables (Sécurité routière/La Chose)
5 - Vous êtes plus riche que vous ne le croyez (Cdiscount/Fullsix, Vaudoo)
LES SLOGANS DES START-UP
Les mots préférés des start-up :
1 - Beyond (Ex : Data beyond expectations/Quorum impact)
2 - Company (Ex : The insect company/Ynsect)
3 - Smart (Ex : Making things Smart/Actility)
4 - Make, Makes, Making (Ex : Scality makes magic in storage/Scality)
5 - Clic (Ex : Un clic, un docteur, une réponse/Mes docteurs)
Analyse de Benjamin Cambresy, partenaire consultant création de marque de Fondamenti:
«La tendance la plus évidente qui apparaît est l'emploi d'une langue très simple et très directement évocatrice du métier. Symptôme : une surabondance de signatures descriptives (40%), et un nombre de mots utilisés plus importants par rapport aux marques « classiques ».
1. Priorité à la pédagogie (Robotics, des robots pour transformer l'expérience client; Weezevent, la solution de billetterie pour tous les organisateurs d'évènements).
2. La start-up a, par nature, moins de concurrents, et donc la fonction différenciatrice de la marque est moins importante pour elle.
3. Contaminés par la « pitchite »: définir son concept, faire un pitch sont des exercices de style incontournables dans la vie de la start-up.
La marque de start-up, soluble dans le digital ? Seules 25% des start-up arborent un bloc-marque complet, c'est-à-dire, un nom, un logo, une signature regroupés dans l'espace le plus compact possible. Cette tendance est à mettre en lien avec la digitalisation. Un site représente pour une start-up le point de contact privilégié voire unique avec ses publics, c'est le premier support de la marque et de son identité. Chez les start-up, les signatures/slogans sont en outre sujets à des mutations fréquentes.
Ce tour d'horizon des slogans des start-up laisse un goût d'inachevé. L'excitation de découvrir l'innovation qui se cache derrière une start-up, se prolonge rarement par cette jubilation que provoque les slogans malins, décalés ou profonds qui font aimer les marques».
Alain Delcayre
Souslelogo, l'éditeur de l'Observatoire des slogans vient de livrer son étude sur ce qui s'est dit, s'est écrit et s'est vu dans la publicité en 2016. C'est dense et voilà ce que l'on en a retenu.
Le palmarès d'Olivier Altmann
Le co-fondateur d'Altmann+Pacreau, livre pour la première fois pour l'Observatoire des Slogans ses cinq slogans préférés de l'année 2016.
Comme il avait le "droit" de mentionner également un slogan de son agence, son choix se porte sur "Vous être utile" pour la Caisse d'Epargne en expliquant : "un mot peu « utilisé » dans le domaine bancaire qui d'habitude s'auto-congratule en parlant de relation-client ou en courant après la modernité en réponses aux acteurs du digital. L'annonceur a suivi notre recommandation qui stipulait que la relation ne se décrète pas mais qu'elle se prouve. Et que la modernité c'est davantage une démarche que des outils digitaux. Ce mot « utile » renoue de surcroît avec l'ADN de l'enseigne qui a été reconnue en son temps « d'utilité publique ». Durant la compétition, le client l'avait évoqué et ça a fait tilt dans nos têtes ! "
Les nouveaux mots et les néologismes de 2016
Certains mots ou néologismes n'avaient jamais été utilisés dans la publicité. C'est le cas par exemple de Uber et de ses nombreux suffixes : Ubermalin, Ubersympa, Uberwoman (Uber par Marcel), Polociraptor et Tricereagolf (Volkswagen par DDB Paris), Bikiniste et Coolologiste (EasyJet par Grenade & Sparks), petit branleur, foutoir et feignasse (Sidation par WNP) etc. L'Obersvatoire des solgans recense pas moins de 81 mots nouveaux (voir ici la liste complète).
Les mots ayant le plus progressé
"Moment", "2016" et "jours" sont les mots et chiffres qui ont le plus progressé en 2016 dans les slogans. On peut également citer le mot "Prix" et le signe "#".
Les slogans des start-up
Devenues incontournables, les tart-up ont développé leur propre grammaire. L'Observatoire a analysé 250 slogans de jeunes pousses.
Sur le site, on peut découvrir en cliquant sur le type de signatures et ses sous-catégories, les différents slogans associés. Ici, 39% d'entre-eux sont en anglais et les mots préférés des start-up sont : beyond, company, make/makes/making et clic.
In english
Désormais plus d'une signature sur cinq qui est créée chaque année en France, l'est dans la langue de Donald Trump "Make America great again" ou de Theresa May, "Brexit means Brexit". L'Observatoire précise que "l'anglais confère un statut de marque mondiale aux marques françaises qui aspirent à ce statut (Aigle avec "French but wild") ou qui l'ont déjà acquis (Safran avec "Powered by trust"). La plupart des marques, en particulier les marques business to business, jouent d'ailleurs leur destin largement sur leur capacité à parler à des publics non francophones. Dcns qui a signé cette année le contrat du siècle avec la construction de 15 sous-marins pour l'Australie, en a profité pour changer discrètement sa signature. "Your naval power" succède ainsi au polysémique "Sea the future". Bodet qui signait "Tous les métiers du temps" depuis 2008 a basculé cette année vers "We give you time", direct et mondial. Deltamu qui signait "La métrologie autrement" signe depuis 2016 "Where smart metrology is born". Mais certaines marques associent les deux langues en les associant, c'est le cas de "French art de vivre" de Roche Bobois par exemple.
Amelle Nebia
Avec ses milliers de mots, la langue française est riche, très riche
Comment les communicants sen inspirent-ils ? Les utilisent-ils avec curiosité et pertinence ? Vont-ils au-delà des effets de mode de et du convenu en les récupérant ou les recyclant ? Résistent-ils aux anglicismes ? Cest tout le travail de lObservatoire des slogans, édité par Souslelogo
Handi-engagé, bikiniste, touillettes, polociraptor, petit bonheur, bordel, cookifier, ubermalin, influenceuses, vaper, hänförande
Ces quelques mots, néologismes ou expressions sont un échantillon très évocateur parmi les 82 termes utilisés par les marques pour la première fois et recensés par le 6ème Observatoire des slogans mené par Souslelogo (voir ci-dessous). Assez crus ou « capillotractés » pour certains, leur résonnance peut sembler bizarre. Or, pour que leur effet soit positif, tout dépend bien sûr de lart avec lequel ils sont tournés. Car si choquer cest bien, sensibiliser avec finesse, humour et à propos pour se faire comprendre, engager son consommateur/utilisateur ou vendre son produit/service, tout comme ne pas rebuter certaines cibles comme les seniors, les personnes malades ou les plus démunis, restent les buts ultimes. Reste quen étant utilisés, distordus ou recyclés avec plus ou moins de bonheur, ils sont synonymes de tendance. Et (dé)montrent que la publicité est bien une discipline créative ne se privant de la liberté qui lui est accordée.
Dans ce registre, l'étude attribue la palme à EasyJet et sa déferlante de mots-valises pour illustrer tous les styles de loisirs : de bikiniste ou finebouchophile à doudouneurs ou hublophiles. « Les néologismes fabriqués autour du nom de la marque sont en forte progression avec la série remarquée dUberaccroches : Uberdanslesepinards et autres Ubergedejeunesse ; et aussi deux espèces automobiles découvertes par Volswagen : Polociraptor, Triceragolf », détaillent les auteurs de l'Observatoire. Il y a aussi ces mots-miroirs de notre actualité comme Brexit. Enfin, il y a les usuels mais peu usités par les marques depuis le début de la « réclame » qui réapparaissent installant une ambiance pérenne et rassurante comme touillettes, strapontins ou cuistot.
Le # parmi les mots qui ont le plus progressé : cest un concept !
A noter également que Jour, 2016 et moment sont les 3 mots qui ont le plus progressé lannée dernière. Révélant que nous sommes plus que jamais à lheure des opportunités, des avantages, des promotions, des réductions, des opérations commerciales
reflets dune société qui a besoin dun langage qui prend au sérieux la crise ressentie et qui dure. Néanmoins, ils sont suivis de près par # (qui réduit le concept de mot à sa plus simple expression), bio, beauté, assurance, voiture et électricité. En revanche, climat (bye bye leffet Cop21), soleil, huile ou sel tombent presque aux oubliettes. Comme sil ne fallait plus évoquer ce qui est nuisible à la santé. Un podium 2016 qui dame le pion à climat (adieu donc définitif à Cop21), taux et 2015, en 2015 et offrez, client et cadre en 2014.
Plus généralement, lenquête montre une absence de changement parmi les mots auxquels les publicitaires et les marques ont copieusement et traditionnellement recours. Avec des standards comme : est, faire, avez, prix et bon. A noter toutefois, quau sein de cette base de 50 mots indécrottables (quel dommage mesdames et messieurs les publicitaires!), il y a quand même du mouvement avec # qui grimpe de la 16ème à la 4ème place et monde relégué dans le bas du classement. De là, à dire quil y a comme un repli sur soi
attendons 2017 pour confirmation, soulignent les auteurs de lenquête.
Do you speak start-up ? Yes indeed
Comme le soulignait INfluencia depuis plusieurs années déjà, lutilisation de langlais par les marques en général sest stabilisée à 16%. Mais pas pour toutes les entreprises. En effet, les start-up, non contentes de bousculer léconomie, balaie aussi les codes linguistiques donnant la part belle aux termes anglais qui entrent à hauteur de 39% dans lélaboration des 250 signatures analysées. Leurs mots favoris : beyond, company, smart, make/makes/making et clic. On ne peut pas être plus clair, en même temps cest un vocabulaire simple, imaginé, direct qui parle à une cible largement constituée de millennnials et autre générations Y et Z
Les auteurs soulignent en outre un autre symptôme avec « une surabondance de signatures descriptives (40%), et un nombre de mots utilisés plus importants (5,4 vs. 5,1) par rapport aux marques « classiques ». Les entrepreneurs de l'innovation utilisent leurs signatures comme une carte de visite cherchant le moyen le plus efficace de se présenter. « Quoi ? Qui ? Pour qui ? Pour quoi ? » : telles sont les questions basiques auxquelles ces signatures répondent. En comparaison, les slogans que nous livre la publicité quotidienne font figure de véritable anthologie de la poésie.
Les start-uper débordent pourtant de ressources et de vivacité d'esprit". Alors, pourquoi, leurs slogans sont-ils si terre à terre ? Parce que primo, elles donnent la priorité à la pédagogie; secundo, ayant en principe, moins de concurrents, la fonction différenciatrice de la marque est moins importante pour elle. Tertio, elles sont contaminées par la « pitchite », car définir son concept, faire un pitch sont des exercices de style incontournables dans la vie de la start-up qui pendant une période parfois importante n'existe qu'à l'état d'idée. "Il semblerait que cette gymnastique définitionnelle se prolonge dans la création de marque. La différence entre une signature et une définition métier est par conséquent peu perceptible", complètent les auteurs.
Enfin, si 9018 nouveaux slogans ont été créés en France, 2016 reste une petite année, comme le souligne Olivier Altmann, co-dirigeant de Altmann+Pacreau, et invité à donner ses 5 coups de cur. Sa préférence allant de « La Croix. Ce nest pas uniquement ce que vous croyez » pour sa modernité et son autodérision, à « France Info : deux points, ouvrez linfo », à la fois bizarre et hors du champ lexical tout en faisant référence à lécrit et au journalisme, « Aigle. French but wild » pour sa francité en dépit de son claim international, « Sécurité routière. Tous touchés, tous concernés, tous responsables » pour son efficacité via la sobriété, le sérieux, le collectif ; et « C.Discount. Vous êtes plus riches que vous ne le croyez » pour sa modernité avec lutilisation du mot tabou, riche, en lieu et place de « moins cher ». Laudace fait donc bien partie de la rhétorique publicitaire
Florence Berthier
Les marques ont toujours joué sur l'aspiration au bien-être ou à un statut social pour vendre leurs produits. Le regard de Jean-Luc Gronner, fondateur de Soulelogo, sur quarante ans de publicités hédonistes.
L'été. Les vacances. Le moment est propice pour enquêter sur ces marques qui, dans leur slogan, nous promettent plaisir, joie, voire bonheur. Et ceci toute l'année. Quels sont ces porte-voix de l'hédonisme? Quelles sont ces marques qui, depuis Freud, savent que «l'ensemble de notre activité psychique a pour but de nous procurer du plaisir et de nous éviter le déplaisir». Et qui nous promettent avec des nuances diverses ce que cherche à obtenir tout être humain.
Les faits d'abord. Il n'y a pas plus de 2 500 slogans* (signatures, claims, accroches) qui ont utilisé ces termes ou leurs équivalents depuis une quarantaine d'années. Si on se limite aux slogans actuellement utilisés, on n'en dénombre que quelques centaines. D'où vient alors ce sentiment que ces termes sont très utilisés par les marques? D'abord parce qu'il existe, pratiquement dans chaque catégorie de produits ou de services, une marque qui a fait le choix de formuler sa promesse avec l'un de ces mots.
Marque ancrée à une expression
BMW, Badoit et Club Med constituent incontestablement le trio gagnant, en particulier parce que ces marques ont démontré une constance remarquable dans l'utilisation de ces termes. BMW avec «Le plaisir de conduire» a ancré sa marque sur cette expression depuis 1972. Et enfoncé le clou en 2010-2011 avec une série d'accroches commençant par la joie. Badoit, en partie à cause de la rime avec son nom, a souvent choisi le mot «joie» pour signer ses campagnes: «Repas sans Badoit, digestion sans joie» (1949), «Ya d'la joie dans la Badoit» (1989), «Bulles de joie depuis 1778» (2013). Le Club Med, qui se définit joliment en 1988 comme «La plus belle idée depuis l'invention du bonheur», s'est rarement départi de ce terme, depuis «Votre bonheur vous attend» (1965) jusqu'à «Redécouvrez le bonheur» (2014) en passant par le célèbre «Le bonheur si je veux» (1993).
Mais on peut en citer bien d'autres, qui transcendent un soda («Ouvre du bonheur», Coca-Cola, 2009), un fromage («Prenons la vie côté plaisir», Président, 2014), une saucisse («Offrez-vous 20cm de pur bonheur», Morteau, 2012), un bien immobilier («Le bonheur n'attend pas», Seloger.com, 2014)
Quelques-unes ont osé l'anglicisme («Vivons la happy technology», Boulanger, 2008). Certaines ont abandonné en route de bien jolies expressions («Le plaisir de faire», Black & Decker, 1982). D'autres enfin, comme souvent, jouent avec leur nom («Le bonheur est dans le Vrai», 2005).
Le client-consommateur joue le jeu
Nous retenons ces expressions également pour deux autres raisons. Inconsciemment, elles nous rappellent que l'acte de consommer, d'acheter, de posséder procure en soi du plaisir: «Il est urgent de se faire plaisir» (Showroomprive.fr, 2011). Et les marques qui les utilisent jouent pleinement leur rôle: donner du sens à l'acte d'achat en dépassant la simple valeur d'usage de ce qu'elles vendent. Nous aimons leurs campagnes, métaphores du plaisir, de la joie, du bonheur et ce, depuis que la publicité existe.
Loin d'accuser ces marques de sur-promesse (on attend toujours la pétition qui, sur Facebook, protesterait contre le fait que personne n'a trouvé du bonheur au Club Med ou en ouvrant un Coke), nous acceptons d'être dupes. Clients-consommateurs adultes, nous acceptons de jouer le jeu, de contribuer nous-mêmes à ce que ces marques tiennent la promesse qu'elles nous font. On a envie de se faire plaisir, d'être joyeux, voire heureux avec elles et en partie grâce à elles. Comme le dit le philosophe Alain dans ses Propos sur le bonheur: «Il faut être heureux et y mettre du sien".»
Pour tous ceux qui trouveront cette analyse trop favorable à ces marques hédonistes, concluons avec Saint-Augustin, qui vivait, avant notre société de consommation et les innombrables désirs qu'elle suscite: «Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède.» Le saint homme préférerait sans doute les marques qui, aujourd'hui, célèbrent les valeurs de partage, de solidarité et de tempérance.
Jean-Luc Gronner, président et fondateur de Soulelogo
La dernière édition de l'Observatoire des slogans publicitaires, de la société Sous le logo, présente un aperçu de l'air du temps mais aussi un tableau des permanences et évolutions en profondeur de la production publicitaire.
L'Observatoire des slogans publicitaires, réalisé par la société Sous le logo, est toujours riche d'enseignements. Sa dernière édition ne manque pas d'intérêt. Du côté des mots les plus utilisés en 2013, peu de changements par rapport aux années précédentes. "Comme s'il existait un "panier" d'une cinquantaine de mots, incontournables", une sorte de "fond de sauce... pour concocter des slogans", analyse Jean-Luc Gronner, président de Sous le logo. Toujours en tête, les verbes être et faire, talismans anticrise. Ainsi, Daddy signe "Et le monde est plus rose" et Charal invite à "Faire honneur à la viande".
Nostalgie ? Le mot qui a le plus progressé l'an dernier dans les slogans publicitaires est le verbe retrouver: "Retrouvez votre liberté entre 2 rendez-vous" (Renault Captur), "Retrouvez votre âme d'enfant" (Club Med), "Faites la paix, retrouvez votre ligne" (Weight Watchers)... "Mais ce terme n'incite pas tant à regarder vers le passé qu'à offrir la promesse d'un mieux-être", estime Jean-Luc Gronner.
Montée en puissance de l'anglais
Le mot "gagner" arrive en 2e position, non pas pour prendre des risques mais plus pour jouer: "Le site avec des millions à gagner chaque jour" (Fdj.fr) ou "Lisez, cliquez, achetez: c'est gagné!" (Mailorama.fr). L'amour reste quant à lui une valeur sûre (3eposition). Herta célèbre ainsi "50 ans d'amour des choses simples" et Caprice des dieux lance "On se fait un petit Caprice mon amour?".
Quant aux marques ayant créé une signature en 2013, Sous le logo a établi "un petit florilège de celles qui ont semblé construire une relation intelligente avec leurs publics, présenter une forme intéressante ou simplement refléter l'air du temps", parmi lesquelles : "Allergique aux allergènes" (L'Arbre vert), "Bulles de joie depuis 1778" (Badoit), "Construire des villes meilleures" (Lafarge) ou "Jamais vieux pour toujours" (Petit Bateau).
Si la constance est de mise parmi les mots utilisés dans les slogans, chaque année voit apparaître son lot de nouveaux termes, tels "déconnage" ("Déconnage immédiat" du fabricant de jouets en bois Janod), "autothérapie" ("Choisissez votre autothérapie" du constructeur automobile Subaru), "technospace" ("Le technospace multiconnecté" de Citroën) ou "pépètes" ("Des pépètes à perpète" de la Française des Jeux).
Sur le sujet sensible de la pénétration de l'anglais, Sous le logo constate que les marques imaginent chaque année un peu plus leurs slogans dans cette langue (le seuil des 16% a été franchi l'an dernier). L'anglais est prisé par des multinationales d'origine étrangère (Philips, "Innovation and you"), des marques en quête d'un statut mondial (Kering, "Empowering imagination"), des Net-entreprises BtoB (Cegos, "Beyond imagination") et celles souhaitant s'adresser aux jeunes (So Jeans, "Be trendy, wear jeans").
Les 10 mots de la publicité qui ont le plus progressé en 2013 : 1 - retrouvez; 2 - gagner; 3 - amour; 4 - croire; 5 - simple; 6 - regard; 7 - parler; 8 - proche; 9 - produits; 10 - moment.
Alain Delcayre
La société de veille publicitaire dédiée aux slogans et aux signatures de marque Souslelogo et son fondateur Jean-Luc Gronner livrent la 4ème édition de l'Observatoire des slogans. Principal constat : en 2013, les marques signent comme elles tweetent. Apparaissent donc dans le classement des mots jamais utilisés comme « tweeter » et l'incontournable hashtag. La crise crée aussi son train d'expressions et de solutions : on s'offre une petite Authotérapie, on devient economistas, et... on relocalise. Autre constat : la progression de l'anglais avec 17,83 % des signatures crées en 2013 dans la langue de Shakespeare. Mots en progression : gagner, amour et croire en tête de classement qui témoignent d'une volonté d'optimisme. Soulelogo a scruté 5200 signatures et slogans.
Carole Soussan
Souslelogo publie la 4ème édition de son observatoire des slogans. Les mots de 5200 slogans créés par les marques en 2013 ont été analysés.
Les 5 mots qui ont le plus progressé en 2013 sont : retrouvez, gagner, amour, croire et simple. Pour Souslelogo, ils «témoignent dun optimisme qui contraste avec la conjoncture morose persistante».
Parmi les nouveaux mots utilisés, lobservatoire remarque le mot «Tweetez» (par Orange) et les hashtags «#bonplan» (par M6 Mobile) et #Cmonyop (par Yoplait), ou encore «Autothérapie» (par Subaru), «economistas» (par Brandalley.fr) et «relocalise» (par Findus).
Les verbes «est» et «faire» sont, comme en 2012, les mots les plus utilisés. Le mot «nouvelle» prend la 3ème place au mot «vie», qui passe quatrième. Les mots «passion» et «beau» gagnent des places dans ce classement.
17,83% des signatures créées en 2013 sont en anglais. Cest la plus forte proportion depuis le début de la mesure, en 2007.
Les classements de cet observatoire sont publiés sur le site de Souslelogo. Il est également possible dafficher des tendances secteur par secteur, ou de visualiser les marques ayant créé une signature au cours de l'année dans un secteur donné.
Créée en 2005 par Jean-Luc Gronner, Souslelogo est une société de veille publicitaire dédiée aux slogans et aux signatures de marque. Sa base de données recense plus de 73.700 slogans, exploités en France par 28 300 marques.
Souslelogo dévoile sur son site les mots de la publicité utilisés en 2013. Sur les quelques 5 200 slogans recensés, "est" reste le mot le plus utilisé et "retrouvez" celui qui a le plus progressé.
Souslelogo dévoile la quatrième édition de l'observatoire des slogans, étude sur les mots de la publicité utilisés en 2013. Première impression globale : en 2013, les marques signent comme elles tweetent : apparaissent donc, dans le classement, des mots jamais utilisés auparavant par les marques dans leurs claims ou leurs signatures de marque, le mot "tweeter" et les hashtags qui vont avec : #bonplan , #cmonyop.
Ce classement témoigne aussi d'une volonté de parer à la crise en proposant des solutions : on s'offre une petite "Authotérapie", on devient "economistas", et... on "relocalise". La relocalisation n'empêche pas la progression de l'Anglais dans les signatures de marque : 17,83 % des signatures crées en 2013 étaient en Anglais.
"Est" : comme en 2012 et 2011, c'est le mot le plus utilisé, suivi de faire, nouvelle, vie, ont, monde, grand, vivre, va, bon...
Parmi les mots qui ont le plus progressé, "retrouvez", "gagner", "amour" et "croire" en tête de classement témoignent d'un certain optimisme. Commentaire deJean-Luc Gronner sur le site Souslelogo à propos de "retrouvez" :il "a des forts relents de paradis perdu que les marques ont ainsi trouvé judicieux d'utiliser en invitant les français à revivre en 2013 une expérience, une émotion, une satisfaction passée. A lire les slogans qui utilisent ce terme on est d'ailleurs épouvanté de constater ce que nous aurions perdu. La convivialité : Marre du Web marchand. Retrouvons l'échange humain (Magma). La nature : la nature retrouvée (croisiRando). Le goût : Retrouvez le goût des saisons (Fruits et Légumes d'Alsace). La liberté : Retrouvez votre liberté entre 2 rendez-vous (Renault Captur). L'insouciance : Retrouvez votre âme d'enfant (Club Med). La ligne : Faites la paix, retrouvez votre ligne (Weight watchers). Et - un comble - l'histoire : Venez et retrouvez votre histoire (Office du Tourisme Polonais)... Pourtant, l'analyse de tous les slogans qui contiennent ce terme aboutit à une conclusion assez différente de celle d'un pays sombrant dans la nostalgie ou regardant vers le passé. Les marques ont d'abord le souci d'offrir du mieux-être par rapport à une situation précédente ; " retrouver " exprime donc la promesse d'un confort de vie lorsqu'il s'agit des seniors Les hommes incontinents retrouvent confiance (Conveen), d'un élixir de jeunesse pour tous. Les cheveux retrouvent souplesse et fluidité originelle (L'Oréal Paris).
Cette démarche permet de savoir comment les marques se sont exprimées à partir de données statistiques : les milliers de slogans créés par elles (près de 5200 ont été recensés en 2013 par Souslelogo sur 2900 marques) et les mots que ceux-ci contiennent.
Comme chaque année, l'Observatoire fournit un instantané de l'année écoulée aux travers de différents classements comme le taux de pénétration de la langue anglaise dans les slogans créés en France, les nouveaux mots recensés pour la première fois, les mots de la publicité qui ont le plus progressé par rapport à l'année précédente ou encore les mots les plus utilisés dans les slogans en 2013.
A noter : pour la première fois, les visiteurs du site pourront également générer leurs propres graphiques pour afficher certaines de ces tendances secteur par secteur, ou visualiser les marques ayant créé une signature au cours de l'année 2013 dans un secteur donné.
Souslelogo
Créée en 2005 par Jean-Luc Gronner, Souslelogo est une société de veille publicitaire dédiée aux slogans et aux signatures de marque. Actualisée quotidiennement, la base Souslelogo recense à ce jour plus de 73700 slogans, exploités en France par 28300 marques depuis 1970 (et souvent antérieurement) sur tous supports publicitaires ainsi que sur les pages d'accueil des sites Internet. Souslelogo a pour mission première de réduire les risques juridiques inhérents à l'exploitation d'un slogan : elle compte pour cela une équipe spécialisée dans les recherches d'antériorité de slogans, en France ou à l'International, qui au-delà des recherches accessibles en ligne, propose des services sur-mesure pour ses clients : agences de communication ou cabinets d'avocat.
Catherine Heurtebise
"Amour", "gagner", "retrouver", "croire" : lequel de ces mots a le plus progressé dans les slogans publicitaires en 2013 ? La réponse dans cet article.
"Amour", "gagner", "retrouver" et "croire" sont les quatre mots qui ont le plus progressé dans les slogans publicitaires au cours de l'année 2013, indique jeudi 30 janvier dans son baromètre la société de veille publicitaire Souslelogo.
Souslelogo a passé au crible un total de 5.196 slogans. Le mot "retrouver" est celui qui a le plus progressé dans les statistiques: il a des "forts relents de paradis perdu que les marques ont ainsi trouvé judicieux d'utiliser en invitant les Français à revivre en 2013 une expérience, une émotion, une satisfaction passée. A lire les slogans, on est d'ailleurs épouvanté de constater ce que nous aurions perdu", commente Souslelogo.
"Retrouvez votre âme d'enfant" (Club Med), "Retrouvez votre liberté entre deux rendez-vous" (Renault Captur), "Retrouvez le goût des saisons" (Fruits et Légumes d'Alsace), "Marre du web marchand: retrouvons l'échange humain" (Magma) ou encore "Faites la paix: venez et retrouvez votre ligne" (Weight Watchers).
Suit le verbe "gagner" - "il s'agit presque dans toutes les occurences d'une invitation au jeu", note le baromètre - puis "amour" - "poussé dans le classement par les sites de rencontres" et aussi utilisé dans l'alimentation - et enfin, en quatrième position, le terme "croire".
17,83% de ces "signatures de marques" étaient en langue anglaise, indique le baromètre, qui souligne cependant que si la pénétration de l'anglais se poursuit au fil des années dans les slogans publicitaires, "elle est moins flagrante que l'année dernière. On assiste même cette année à une stabilisation, voire à un léger tassement", est-il indiqué.
La publicité s'est aussi fait plaisir en créant des mots nouveaux, comme "autothérapie" (Subaru), "economistas" (Brandalley.fr), ou encore "fruitalité" (Oasis).
Sans oublier, sous influence Twitter, la percée des "hashtags", avec les slogans suivants: #bonplan (M6Mobile) ou #CmonYop (Yoplait).
Challenges.fr (Avec AFP)
Deux enquêtes, menée par la société Souslelogo, montrent combien les agences de communication négligent la protection juridique des slogans qu'elles créent pour leurs clients.
Si protéger juridiquement sa marque est une démarche aujourd'hui largement répandue, tel n'est pas le cas pour les slogans. Loin s'en faut! C'est ce qu'il ressort d'une double étude (1) sur les pratiques des agences de communication en matière de recherches d'antériorités de slogans, menée par Souslelogo, entreprise de veille spécialisée dans les slogans publicitaires et signatures de marques dirigée par Jean-Luc Gronner.
Certes, 89% des agences de communication déclarent procéder à des recherches d'antériorités. Mais elles ne sont que 53% à le faire régulièrement et 31% systématiquement (essentiellement les services juridiques ou documentation des grandes agences). "La prise en compte des risques juridiques reste très faible par rapport à ce que l'on observe dans les pays anglo-saxons", remarque Jean-Luc Gronner.
De fait, ces risques restent méconnus: 44% des agences les connaissent partiellement, 17% absolument pas. L'Institut national de la propriété industrielle (Inpi) reste la ressource la plus utilisée: elles sont 87% à le consulter et 40% à s'en contenter.
Des conséquences coûteuses
Or, sur un échantillon aléatoire de 1000 slogans prélevés sur les quelque 17000 exploités en France en 2012 et recensés par Souslelogo, 64,6% n'étaient pas déposés à l'Inpi. Autant dire que la consultation du seul registre de l'Inpi est loin d'assurer une garantie optimale.
"En fait, au-delà du droit des marques via l'Inpi, un slogan peut être également protégé par le droit d'auteur en tant qu'assemblage de mots original et uvre de l'esprit, et par les règles de la concurrence déloyale ou parasitaire", précise Jean-Luc Gronner, qui rappelle l'entière responsabilité des agences en la matière.
Ce dernier plaide donc pour un complément de recherches d'antériorités par les sociétés de veille publicitaire comme Kantar ou de slogans comme sa société Souslelogo. "Une pige d'autant plus indispensable qu'Internet joue désormais un rôle décisif. Tous ces slogans qui ne sont pas déposés à l'Inpi ne peuvent être, bien souvent, dénichés que sur le Web et notamment sur les pages d'accueil des sites Internet, par exemple pour les pure players de l'e-commerce", explique Jean-Luc Gronner qui souligne que l'investissement pour mener une recherche complète dantériorités de slogan est dérisoire (300 euros maximum) par rapport aux risques encourus (dommages et intérêts, annulation de campagne, bad buzz...).
Les 5 étapes clés pour protéger un slogan
1 - Vérifier auprès de l'Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi) si le slogan n'a pas été enregistré comme marque.
2 - Vérifier auprès d'Infogreffe si le slogan n'existe pas en tant que dénomination sociale.
3 - Vérifier dans une base de données/pige si le slogan n'a pas été utilisé antérieurement ou n'est pas utilisé actuellement.
4 - Vérifier auprès des bureaux d'enregistrement de noms de domaines si le slogan n'a pas été enregistré en tant que tel.
5 - Vérifier sur Internet si le slogan n'est pas utilisé sur la page d'accueil d'un site Internet ou comme titre d'un livre ou d'un CD.
(Source : Camille Bauer, avocat, et Jean-Luc Gronner, directeur de Souslelogo.)
(1) L'une menée par ABC Marketing pour Souslelogo auprès dune centaine dagences de conseil en communication françaises sur leurs pratiques en matière de recherches dantériorités de slogans, l'autre réalisée par Souslelogo et comparant slogans exploités et slogans déposés pour évaluer la tendance à enregistrer ou non un slogan en tant que marque à lInpi afin de le protéger
Alain Delcayre
A travers une étude inédite, Souslelogo, entreprise de veille exclusivement dédiée aux slogans publicitaires et aux signatures de marques, apporte un éclairage sur les pratiques des agences de communication en matière de recherche dantériorité de slogans, et sur leur bien fondé au regard de leur protection juridique. Des résultats presque inquiétants.
L'étude menée par ABC Marketing, pour le compte de Souslelogo, est édifiante sur les pratiques des agences de communication en matière de recherche d'antériorité de slogans. L'enquête a été réalisée auprès d'une centaine d'agences conseil en communication françaises, pour recueillir leurs témoignages et identifier leurs pratiques en matière de recherche d'antériorité de slogans. Il en résulte que 89 % des agences créant des slogans déclarent procéder à des recherches d'antériorité.
Un chiffre rassurant, mais incomplet puisque si 53 % des agences estiment procéder fréquemment à des recherches d'antériorité, elles ne sont que 31 % à le faire systématiquement. Les autres agissent en fonction de l'importance du client et de la campagne.
Dans les petites agences, le directeur général et le directeur de la communication sont presque systématiquement en charge de ces recherches. Parfois la tâche est confiée aux directeurs artistiques et aux créatifs. Pas exactement de parfaits profils de spécialistes du droit
Les juristes ou responsables de documentation sont quant à eux uniquement en charge de cette mission au sein des grandes agences.
Des conséquences juridiques méconnues
Pour 79 % des répondants, la recherche d'antériorité est une responsabilité de l'agence vis-à-vis de ses clients. Pour 56 % d'entre eux, elle est d'ailleurs une responsabilité qui lui revient seule, en déchargeant donc l'annonceur. 11 % des agences estiment que ces recherches relèvent de la seule responsabilité de leur client.
En réalité, la responsabilité de la recherche incombe bien sûr à l'agence chargée de la mission.
Une majorité des agences estiment que les recherches effectuées à l'INPI suffisent à les protéger. Et d'ailleurs 87 % des agences le consultent. 40 % s'en contentent même. L'INPI est préférée «pour des questions d'accessibilité (urgence), de connaissance et de gratuité», détaille l'enquête. Ce n'est pourtant pas leur seul moyen de protection d'un slogan.
Aurélia Marie, associée du cabinet de CPI Beau de Loménie explique : «Ces agences font le plus souvent des recherches limitées sur les bases de données de l'INPI accessibles gratuitement. Mais ce n'est pas suffisant pour s'assurer d'une parfaite protection de son slogan ou de sa marque. Cette recherche doit être confiée à un véritable professionnel un conseil en propriété industrielle ou un avocat (NDLR) capable de rechercher une information complète et d'analyser d'un point de vue juridique cette information.» L'enquête précise pour sa part : «En se limitant à une recherche d'antériorité à l'INPI, une agence passe potentiellement à côté de 65 % des slogans exploités.»
Mais quels sont les risques d'un point de vue juridique ?
83 % des agences procédant à des recherches déclarent connaître, au moins approximativement, les risques en cas d'antériorité. Seules 39 % d'entre elles affirment en avoir une connaissance parfaite, 17 % avouent n'en avoir aucune idée. Mais quand les risques sont identifiés, même partiellement, ils sont jugés importants de façon quasi systématique. En effet Aurélia Marie dresse les conséquences judiciaires, marketings et commerciales : «Un slogan, dont les recherches d'antériorité auraient été mal réalisées, risque de faire l'objet d'une action en contrefaçon, et d'un référé interdiction, avec pour risque un arrêt immédiat de la campagne de publicité et de la commercialisation.»
Des conséquences au final très coûteuses pour l'entreprise.
Ondine Delaunay
Le dernier Observatoire des slogans publicitaires pointe l'entrée en force de l'allemand. Les deux mots clefs de 2012 ? « Voir » et « solutions ».
On dit de la publicité qu'elle reflète les grandes tendances sociétales. A cette vérité, indubitable, il faudrait en ajouter une autre, plus subtile : les campagnes publicitaires traduisent aussi les rapports de force économiques et culturels des nations à un moment donné, à travers l'utilisation de leur langue dans les slogans et signatures de marque. C'est l'une des conclusions du troisième rapport publié par L'Observatoire des slogans publicitaires, réalisé par l'agence indépendante Souslelogo à la fin 2012.
Usage décomplexé
Que constate-t-il sur les 5.643 slogans scrutés à la loupe ? D'abord une tendance passée relativement inaperçue jusqu'ici : « La renaissance, ces dernières années, de la langue allemande dans les signatures de marque, indique Jean-Luc Gronner, président de Souslelogo. Une renaissance « sous une forme décomplexée », destinée à souligner les performances technologiques du produit. Et qu'il est difficile de ne pas mettre en parallèle avec le poids prééminant de l'Allemagne au sein de la zone euro.
La tendance a pointé le nez en 2006 avec le slogan « Immer besse » (« toujours mieux ») concoctée par le fabricant d'électroménager Miele. Puis elle s'est accélérée avec les constructeurs automobiles. « Das Auto VW », a d'abord lancé en 2008 Volkswagen. Avant que ne soit diffusée la campagne de McCann pour Opel - « Wir leben Autos » (« Nous vivons automobiles ») - parodiée ironiquement en français, avec un accent allemand à couper au couteau, par le film Renault signé Publicis Conseil : « Das ist eine Renault Mégane, eine sehr gut voiture », s'y gausse le vendeur. Plus intéressant encore, pour la première fois en 2012, les publicitaires et leurs annonceurs se sont émancipés du traditionnel triptyque « qualité/technologie de pointe/sécurité »... pour aborder les rivages de la gourmandise, avec une signature inattendue, « Genuss seit 1889 » ( « Du plaisir depuis 1889 »), pour les biscuits Bahlsen.
Moins surprenant mais symptomatique de la mondialisation, l'emploi croissant de l'anglais au détriment du français, qui « a doublé entre 2002 et 2012 dans les signatures de marques, passant de 8,23 % à 15,82 % », constate Jean-Luc Gronner. Autant pour des raisons strictement commerciales et concurrentielles que culturelles. L'anglais confère un statut de marque mondiale aux marques françaises, qui ne demandent que cela. Y compris lorsqu'elles ne s'adressent qu'à un public français (« Biotherm Beauty from the deep » en 2012, par exemple).
Mais le facteur culturel joue un rôle au moins aussi crucial : « L'anglais est considéré comme une langue qui "parle" davantage aux jeunes et est donc privilégié par les marques s'adressant prioritairement à ce public », explique l'étude de l'Observatoire, citant « Oasis Be Fruit » en 2012. Surtout, l'anglais est la langue tendance des rocks stars et des cinéastes déjantés et c'est un bain de jouvence que s'offre ainsi, sans frais, une marque un brin poussiéreux.
A l'origine, « nous avons surtout monté l'Observatoire pour constituer une véritable base de données afin de minimiser les risques juridiques liés à la reprise d'un slogan déjà utilisé », confie Jean-Luc Gronner. Le fait d'organiser une veille concurrentielle a également joué un rôle non négligeable. A ce titre, « voir » et « solutions » sont les mots dont l'utilisation a le plus progressé dans les slogans publicitaires en 2012. Rien de plus logique, au regard du climat d'incertitude et de crise qui a marqué l'année, où il s'agissait de parvenir à cerner la situation avant de trouver des solutions. Plus déconcertant, en revanche, « le fait, poursuit-il, que les marques n'utilisent au total qu'une cinquantaine de mots - "être", "faire", "vivre" - qui ne changent pratiquement jamais ».
Véronique Richebois
Lisons-nous tout le temps les mêmes slogans ou les marketers essayent-ils de jouer loriginalité ? Cest à cette question que sest attelé lObservatoire des slogans publicitaires. Linitiative nous vient de France, de "souslelogo" plus précisément, qui gère une base de données en ligne de slogans et signatures de marque. "souslelogo" a pu scanner 5 643 slogans de 3 498 marques différentes en 2012.
Ce qui frappe, cest que tout ce beau monde a tendance à se servir du même vocabulaire dune année à lautre : "Tout se passe en effet comme sil existait "un panier" dune cinquantaine de mots, 70 tout au plus, incontournables parmi les milliers que compte la langue française" , analyse le rapport 2012. Ceux qui pensaient voir débouler en tête de classement les termes liés à lécologie, lenvironnement, le bio, la santé ou autres tendances faisant manifestement recette (au risque de verser dans le greenwashing) en sont pour leurs frais. La norme publicitaire semble privilégier les mots simples, directs, usuels. A limage de ce que doit être un slogan ? Cest une hypothèse, dautant que de nombreux formats ont tendance à raccourcir, ce qui oblige à simplifier encore un peu plus les messages. "Etre", "faire" et "vie" sont ainsi les mots les plus employés depuis trois ans (tous supports confondus), date de la création de lobservatoire. "Solutions" et "voir" sont ceux qui ont le plus progressé lan dernier. Au premier correspond une attention marquée à la crise, à laquelle nombre de slogans prétendent apporter leur remède.
Chaque secteur développe ses propres mots communs, au risque de stéréotyper sa communication. Lassociatif inclut dans son Top 10 "avenir", "enfant", "santé" ou "service". Lagriculture et lélevage se basent sur "nature", "goût" et "innovation". Lautomobile aime distiller "passion", "technologie", "plaisir" et "style". Le secteur du toilettage jongle avec "beauté", "peau", "soin" et "nature". Celui de lénergie semble satisfait de la brochette "solaire-gaz-avenir-électricité-environnement". Le secteur de la bancassurance est un des seuls à inclure "confiance" dans son Top 10. Cest de circonstance. Cest surtout (très) prévisible dans la grande majorité des cas. La logique se justifie facilement, mais elle peut aussi questionner les publicitaires quant à lefficacité de leurs messages, in fine assez prévisibles et identiques dune année à lautre. Renouveler le stock de vocabulaire (et du même coup les valeurs sous-tendues) pourrait peut-être aider à lutter contre lessoufflement et un sentiment, souvent partagé, de déjà-vu. Et désormais, prouvé au mot près.
Olivier Standaert
Sous le logo présente la 3 e édition de son Observatoire des slogans publicitaires. Une collecte d'informations qui devrait inspirer nombre de marques et de publicitaires.
Développée par l'agence de communication Fondamenti, fondée et dirigée par Jean-Luc Gronner, Souslelogo, base de données de 66 207 signatures et claims exploités en France, présente l'édition 2013 de son Observatoire des slogans publicitaires. En 2012, l'enquête a porté sur 5 643 slogans et 3 498 marques. Mots les plus utilisés, mots qui ont le plus progressé, pénétration de la langue anglaise et termes nouveaux, tels sont entre autres les classements et recensements établis par l'Observatoire, qui reste un prisme riche d'enseignements sur l'air du temps publicitaire. Jean-Luc Gronner apporte ses éclairages sur cette mine d'informations qui reste à exploiter.
Les mots les plus utilisés
«Etre et faire arrivent systématiquement dans le podium de tête, en grande partie par leur polysémie. Loué affirme: A Loué, un bon poulet est un poulet libre. Barbara continue dans la lancée de la you publicité: Barbara, c'est moi! Veolia propreté signe: Faire du déchet une ressource et Winamax promet de faire avancer le poker. En cette période de crise, ces deux verbes sont bien utiles pour construire un slogan.»
Les mots qui ont le plus progressé
«Voir et solutions sont les mots qui ont le plus progressé. Serait-ce l'ébauche d'une sortie de crise ? Plus de vingt slogans ont vu le jour en 2012 avec le terme solutions au pluriel. A l'image de Voyages-SNCF.com, qui propose des solutions pour voyager moins cher.»
Pénétration de la langue anglaise
«En dix ans seulement, la part des signatures en anglais exploitées en publicité, hors Internet, a doublé. Par ailleurs, à noter l'utilisation croissante de la langue allemande, signe d'une Allemagne conquérante et décomplexée (ex. Miele, Audi, VW
).»
Les mots les plus utilisés par secteurs
«Le champ lexical de chaque secteur d'activité constitue un puissant révélateur des valeurs, des promesses, des bénéfices d'un secteur d'activité ou d'un segment de marché donné. Les créatifs trouveront, pour leur part, dans ces classements matière à réflexion et matériaux de construction.»
Les mots recensés pour la première fois
«Entre autres observations, on notera les néologismes autour des noms de marques, comme All-Branement de Kellogg's, le recours à l'argot, tel bordélique pour Kookaï, ou la traduction d'un nouveau monde avec, par exemple, le verbe surconsommer pour Skoda.»
Alain Delcayre
Quels sont les mots nouveaux, les mots les plus utilisés et ceux qui progressent le plus dans la pub en 2013 ? Souslelogo.com publie son 3e observatoire des slogans publicitaires. Décryptage des tendances cachées des slogans avec Jean-Luc Gronner, créateur de Souslelogo, entreprise de veille dédiée aux signatures de marques.
Des mots nouveaux: "Accapare", "vénérer"...
De "Accaparez" à "Vénérer", sur 5.643 slogans étudiés, 111 mots jamais employés jusqu'à présent ont fait leur apparition en 2012. Jean-Luc Gronner, créateur de Souslelogo, entreprise de veille dédiée aux signatures de marques, y voit 4 tendances.
1/ La nostalgie. "Proust aurait de la chance dans la publicité!, sourit le spécialiste. " Boudoir, Esthète, Gotha, Griotte ou Rente... En 2012 comme déjà en 2011 la nostalgie reste une technique d'avenir. "
2/ L'agressivité. "Arrêtez de casquer", "Ne cotisez plus pour rien", "Destructeur de graisse", "Supprimons"...."Plus que jamais le slogan est un cri de guerre", commente Jean-Luc Gronner.
3/ La sécurité. Beaucoup de mots nouveaux visent à écraser le risque dans un monde violent, incertain et en crise : même Porsche (le modèle Carrera 911 4S) symbole de luxe et d'évasion, cultive l'argument sécurité et promet de rester "vissée à la route".
4/ L'avenir. "Twiste la vie à ta façon" (chewing-gum Hollywood Twist), "Flexion, Extension, Relaxation" (slogan Microsoft Windows 8 pour une pub de l'IdealPad Yoga de Lenovo). "Dans une société paralysée par la peur, souplesse veut dire survie", décrypte Jean-Luc Gronner.
Les mots qui progressent le plus : "Voir", "Solutions", "Marques"...
"Voir le monde autrement", "Voir loin pour l'emploi", "Vous allez voir ce que vous allez lire", "y voir clair pour payer moins cher"... Le verbe voir apparaît dans plus de 15 signatures de marque en 2012 contre seulement 2 ou 3 ans plus tôt. "Sans vouloir sur-interpréter, on peut penser que cette utilisation signifie une volonté de rassurer les gens qui sont peut-être en perte de repères dans une année 2012 de grands bouleversements".
Autre mot qui marque la volonté de rassurer: "Solutions". "Plus de 20 slogans ont vu le jour en 2012 avec le mot "Solutions" au pluriel, à l'image de voyages-sncf.com qui nous propose des solutions pour voyager moins cher", relève Jean-Luc Gronner.
Le terme "Marques" se retrouve aussi dans nombre de signatures : "Humex marque experte contre l'allergie", "Marie-Claire, marque de l'émotion"..."Marque est un terme réaffirmé par les marques elles-mêmes comme un repère dans un monde qui nous échappe et fiche le camp en Asie !". A moins que les créatifs dans les agences et les entreprises soient peu inspirés...
Les mots les plus utilisés : "Etre", "Faire", "Vie", "Nouvelle", "Bon"...
"A Loué un bon poulet est un poulet libre", "Barbara c'est moi", "Veolia : faire du déchet une ressource", "Winamax, faire avancer le poker", etc.
Les verbes "Etre" et "Faire" arrivent ainsi systématiquement en tête de classement depuis plusieurs années : "Tout se passe comme s'il existait un panier d'une cinquantaine de mots, 70 tout au plus, incontournables parmi les milliers que compte la langue française", relève Jean-Luc Gronner. "Ils semblent servir de fond de sauce immuable aux marques et aux agences pour concocter leurs slogans". Autres ingrédients basiques, les mots positifs comme "Vie", "Nouvelle", "Grand" ou "Bon" comptent aussi dans le Top 10 des plus utilisés.
Par secteurs d'activités : "Maîtrise" champion dans la Mécanique, Goût roi de l'Alimentation !
En B-to-B, les slogans parlent volontiers au cerveau gauche, rationnel, calculateur et cartésien : ainsi dans la Mécanique/ instrumentation/Métallurgie, on retrouve en tête les mots "Maîtrise", "Innovation" et "Mesure "!
A l'opposé, dans le secteur grand public de l'alimentation, les mots les plus utilisés parlent au cerveau gauche (celui de l'émotion, de la créativité, de l'imagination ) : les mots "goût", "plaisirs", "saveurs" reviennent en tête dans les slogans recensés !
Osez forger des mots nouveaux et exploiter les mots rares
1/ Créez un néologisme. Tous les ans, il en apparaît de nouveaux dans les slogans publicitaires. Le verbe "biscuiter" par exemple, apparu en 2012, pour une campagne de Milka Biscuits.
2/ Vous pouvez aussi forger des mots à partir de votre marque pour en faciliter la mémorisation : c'est le cas de All-Branement des céréales Kellogs All Brann.
3) Enfin vous pouvez utiliser des mots existants, rares et donc précieux, à exploiter pour vous distinguer : "Boudoir" apparait dans un slogan pour la Nissan Micra ou "Esthète" dans un slogan pour Mercedes Benz SLK.
Etienne Gless
Après avoir décortiqué des milliers de slogans, Souslelogo lance dès demain la 3ème édition de lObservatoire des slogans sur le site souslelogo.com. LObservatoire fournit un instantané de lannée écoulée aux travers de différents classements comme le taux de pénétration de la langue anglaise dans les slogans utilisés et créés en France, les nouveaux mots recensés pour la première fois, les mots de la publicité qui ont le plus progressé par rapport à lannée précédente ou encore les mots les plus utilisés par secteur.
Principales infos 2012 : 14,75 % des signatures de marque créées en 2012 sont en anglais. Les mots bordéliques, tourbe, griotte ou baroudeurs font leur apparition pour la première fois tout comme le cortège habituel de néologismes : regardoyons, biscuiter, plaisirologie
Quant aux mots qui ont le plus progressé : voir et solutions décrochent le pompon.
Carole Soussan
Troisième édition de l'Observatoire des slogans de Souslelogo : 5 600 slogans recensés en 2012 avec des mots nouveaux ("bordéliques", "tourbe", "griotte" ou "baroudeurs") et des mots en forte progression ("voir" et "solutions").
Souslelogo, société de veille dédiée aux slogans publicitaires créée en 2005 par Jean-Luc Gronner, met en ligne la troisième édition de l'Observatoire des slogans. 5 600 slogans ont été recensés en 2012 par Souslelogo (contre 3 777 en 2011). Cet Observatoire n'ambitionne pas de faire un état des lieux de la création publicitaire en France mais donne des pistes pour décrypter des données sur l'expression des marques dans leurs slogans et les mots que ceux-ci contiennent.
L'Observatoire fournit un instantané de l'année écoulée aux travers de différents classements comme le taux de pénétration de la langue anglaise dans les slogans utilisés et créés en France (14,75% des signatures), les nouveaux mots recensés pour la première fois, les mots de la publicité qui ont le plus progressé par rapport à l'année précédente ou encore les mots les plus utilisés par secteur.
Les mots "bordéliques", "tourbe", "griotte" ou "baroudeurs" font leur apparition dans les mots jamais utilisés auparavant par les marques dans leurs claims ou leurs signatures de marque tout comme le cortège habituel de néologismes : "regardoyons", "biscuiter", "plaisirologie"... Quant aux mots qui ont le plus progressé : "voir" et "solutions" arrivent en tête.
Pour le secteur marketing communication publicité, c'est le mot "agence" qui a été le plus utilisé, suivi de "communication". Et en alimentation, le tiercé gagnant est : "gout", "plaisir", "nature".
Catherine Heurtebise
2012 aura vu lémergence de nouveaux termes émaillant les slogans pubicitaires. Passage en revue par Souslelogo de ces mots choisis pour renforcer un discours ou une émotion. Que la puissance de la parole sexprime !
Le classement ci-dessous fait apparaître par ordre alphabétique les mots qui ont été recensés dans la base Souslelogo. Ils apparaissent pour la première fois dans des slogans créés en 2012 et utilisés en France par les marques sur des supports publicitaires ou sur la page d'accueil de leur site Internet. (taille de l'échantillon : 5643 slogans)
Ce que lon peut en retenir :
1. Charme discret de la haute bourgeoisie
De nos jours, Proust aurait sa chance dans la publicité. On se croirait dans un salon belle Epoque : boudoir, esthète, gotha, griotte, humeurs, incivilité et, suprême audace en période pré-socialiste : rente.
En 2011 nous disions que la nostalgie serait toujours une technique d'avenir. 2012 persiste et signe.
2. Violence à tous les étages.
Tel le Yang opposé au Yin, la violence des mots vient se confronter à la quiétude bourgeoise : on vole, on viole, on clashe. Nous parlons comme nous vivons, sur un mode de plus en plus compétitif et agressif : accaparez, arrêtez de casquer, clashez les couleurs, ne cotisez plus pour rien, passez à l'échelon supérieur, recapturez la lumière.
Et si quelque chose s'oppose à notre envie, on l'élimine : destructeur de graisse, supprimons les obstacles qui paralysent... Le slogan est plus que jamais un cri de guerre, celui de tous contre tous.
3. Ecrasons le risque.
Monde violent, avenir incertain : le risque est partout, la sécurité devient un marché porteur. Il n'y a plus de fatalité pour la chevelure clairsemée. Ne prenez aucun risque, nous dit le marchand d'éthylo. On ne sait jamais si on sera le donneur ou le receveur souligne la Fondation pour les greffes. Solgardez vous bien, ajoute un fabricant de compléments alimentaires en jouant sur son nom. Même la Porsche, objet bondissant d'évasion reste vissée à la route. Le futur n'est-il plus qu'un présent sécurisé ?
4. Bondir vers l'avenir.
Le futur est le meilleur trampoline qu'on ait inventé. Alors on découvre des mots bondissants. Dans une société paralysée par la peur, souplesse veut dire survie : flexion, rééducation alimentaire, liberté sans fil, vie synchro, on se décongèle. Et si tu ne vas pas à l'avenir, c'est lui qui vient à toi. Le futur jusqu'à vous annonce l'association des professionnels de la route.
Il nous faut toujours plus de mots, d'expressions nouvelles pour stimuler votre cortex. Nous vous ferons sauter à pieds joints dans la Novosphere, pour twister la vie. La force d'une phrase est dans son mouvement.
Raphaël Legrand
Souslelogo, base française de slogans et de signatures de marque, met en ligne la 2ème édition de son observatoire des slogans publicitaires. Les résultats obtenus à partir de plusieurs dizaines de milliers de slogans créés et exploités en France et recensés quotidiennement sont accessibles gratuitement sur le souslelogo.com. Cette démarche permet de savoir comment les marques se sont exprimées à travers leurs slogans à partir des données statistiques que les milliers de slogans créés par elles et les mots que ceux-ci contiennent. Depuis 6 ans, Souslelogo a recensé plus de 57.000 slogans exploités en France qui servent en priorité aux professionnels du droit et de la communication pour vérifier l'antériorité d'un slogan ou effectuer une veille stratégique par marque ou par secteur. L'Observatoire s'adresse, lui, à un public plus large et propose chaque année plusieurs classements : les mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires créés au cours de l'année et comparaison avec 2010 et 2009 ; les mots les plus utilisés dans les slogans, par secteur d'activité sur un support publicitaire ou la page d'accueil d'un site internet ou encore les mots de la publicité qui ont le plus progressé par rapport à l'année précédente et ceux recensés pour la première fois en 2011.
3 777 slogans créés en 2011 en France d'après Souslelogo. Le tiercé des mots les plus utilisés : est, vie et faire. Et celui qui a le plus progressé : belle !
Souslelogo publie la deuxième édition de son observatoire des slogans publicitaires, reflet de l'évolution du discours publicitaire. Les résultats obtenus à partir de plusieurs dizaines de milliers de slogans créés et exploités en France et recensés quotidiennement par Souslelogo sont accessibles gratuitement sur le site.
L'observatoire met en évidence cette année les slogans qui plus stratégiquement et plus durablement résument la vision, la mission, la personnalité de la marque : les signatures de marque.
Depuis six ans, Souslelogo a identifié et recensé dans sa base de données plus de 57 000 slogans exploités en France qui servent en priorité aux professionnels du droit et de la communication pour vérifier l'antériorité d'un slogan ou effectuer une veille stratégique par marque ou par secteur. L'Observatoire* s'adresse, lui, à un public plus large et propose chaque année plusieurs classements. 3 777 nouveaux slogans ont été recensés par Souslelogo en 2011, pour 2 503 marques (contre 4 229 pour 2 911 marques en 2010).
Le tiercé des mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires créés au cours de l'année est : est, vie et faire (contre est, faire et vie en 2010) ! Peu de changement significatif depuis plusieurs années, note Souslelogo, constatant l'existence d'un panier d'une cinquantaine de mots qui servent de fond de sauce aux marques et à leurs agences pour concocter leurs slogans.
Parmi les mots qui ont le plus progressé en 2011, comme autant d'antidotes à la crise : belle, peut, change, créateur. Les nouveaux mots recensés pour la première fois en 2011 : BBC (pas la radio anglaise, la norme de consommation énergétique), Crohn mais aussi ultra-personnalisable ou guillochés font leur entrée dans les slogans français... à noter également du créole : zouker et le lot annuel et incontournable de néologismes : afrodisiaque, manjouez.
Pour la première fois en 2011, Souslelogo donne le taux de pénétration de la langue anglaise dans les slogans utilisés et créés en France... où l'on constate la part déjà significative des slogans en anglais dans le discours des marques (plus d'un slogan sur 10 utilisé en France est en anglais) et surtout une hausse régulière et semble-t-il inexorable de l'anglais au cours de ces cinq dernières années.
Catherine Heurtebise
La base de slogans et de signatures de marques met en ligne les premiers mappings de marques par secteur clés en main.
Créée par Jean-Luc Gronner, Souslelogo est la base française de slogans et de signatures de marque en ligne (*). La société lance un nouvel outil : les mappings de marques par secteur en ligne. Les trois premiers secteurs disponibles sont : banques et banques en ligne ; agences de voyage et e-tourisme ; opticiens et optique en ligne.
Cette démarche est une première. Comme le souligne Jean-Luc Gronner : « Le mapping, outil de base du branding, reste incontournable quand il s'agit de visualiser les positionnements des marques en présence sur un secteur donné, tels qu'ils ressortent de leur expression la plus synthétique et la plus stratégique : la signature de marque. Avec Internet, l'irruption tous les six mois de nouveaux acteurs « en ligne » change le paysage concurrentiel et rend encore plus utile cet outil de visualisation rapide. Il convenait que cet outil traditionnel lui aussi s'adapte à Internet. ».
Désormais planners, responsables de budgets ou de développement pourront, en un clic accéder au Mapping Classic. Celui-ci est livré sous format PDF. Il comprend une cartographie des principales marques en présence sur un secteur donné réalisée en fonction des positionnements exprimés par leurs signatures de marque actuellement utilisées. Et une note de synthèse exposant les principales tendances qui se dégagent à l'analyse de ce secteur.
Avec le Mapping Premium, les agences recevront en plus par email toute nouvelle signature créée par l'une des marques représentées, dès son recensement dans la base Souslelogo ainsi qu'une mise à jour annuelle du mapping qui intégrera les nouvelles signatures recensées dans l'année écoulée et les éventuelles modifications du mapping lui-même suite à l'intégration de ces nouvelles signatures.
Les mappings pourront être fournis en .doc autorisant les agences qui le souhaitent à les personnaliser. Comme le souligne en effet Jacques-François Martin, responsable et à l'initiative de ce nouveau service chez Souslelogo, « La sémantique n'étant pas une science exacte, chaque pôle et chaque positionnement graphique sont par nature discutables. Il faut regarder la cartographie comme le résultat d'une réflexion dans laquelle l'analyste est amené à prendre des positions. Libre à l'utilisateur d'y ajouter sa propre vision. »
Catherine HEURTEBISE
Dans les signatures publicitaires, une tendance à l'assimilation de la marque à ses clients se dessine depuis quelques années. Une démarche qui se traduit par l'emploi du pronom «vous» à travers l'équation «marque = vous».à l'approche de la Coupe du monde de rugby, qui se déroulera sur ses terres en septembre 2011, l'Office du tourisme de Nouvelle-Zélande vient d'ajouter le pronom «vous» à son slogan «100% Pure», qui devient ainsi «100% Pure You». Cette initiative n'est pas isolée. à l'image de la dernière signature de SFR, «Carrément vous», les formules de ce style fleurissent dans tous les domaines, du tourisme au téléphone en passant par Internet, l'alimentaire ou la mode (voir tableau), au point de former un genre que l'on pourrait appeler la «You-publicité». La nouveauté n'est évidemment pas dans l'emploi du pronom personnel «vous», mais dans l'utilisation qui en est faite, une assimilation de la marque à son consommateur. «Il faut distinguer le 'vous' comme élément de la construction d'une promesse de marque du 'vous' sans autre prise de parole», explique Jean-Luc Gronner, dirigeant de l'agence de communication Fondamenti et créateur de Souslelogo, une base de données en ligne de signatures et de slogans. Une signature comme celle d'EDF voici quelques années, «Nous vous devons plus que la lumière», élabore un message construit et évocateur qui contraste avec des slogans bâtis sur un schéma «marque = vous». Ces derniers mettent en scène une équation de réduction de la marque à son client. LES 15 SIGNATURES EMBLEMATIQUES DE LA "YOU-PUBLICITE" - 100% Pure You-Office du tourisme de Nouvelle zélande-2010 - Carrément vous-SFR-2011 - Ce qui prime c'est vous-Adequajob.fr-2010 - La mode c'est vous-Galeries Lafayette Défilé de mode-2010 - C'est vous-Yahoo !-2009 - Ma chance c'est vous-Agence de la Biomédecine-2009 - Notre vocation, c'est vous-MACSF -2009 - Avec Genius le bon génie c'est vous !-Genius-2008 - C'est bien parce que c'est vous-Géant Casino-2008 - Ce qui est unique chez nous, c'est vous-Marionnaud-2008 - C'est nous, c'est vous-Novalis-2007 - C'est vous-RTL-2007 - Avec Duc, le chef c'est vous !-Duc-2007 - C'est vous-ebay-2007 - C'est fort ! C'est vous !-Supermarchés Maxi-2006 - Sources : Souslelogo et Stratégies- - - L'emploi de la tournure «c'est vous» l'illustre de façon frappante. Depuis l'an dernier, «Yahoo, c'est vous» a ainsi été employée dans la foulée d'«Ebay, c'est vous» et de «RTL, c'est vous» apparues en 2007. «Cela traduit une certaine confusion et un mélange des genres entre la stratégie commerciale, qui reconnaît la primauté du client, et une signature, qui évoque une identité, observe Jean-Luc Gronner. Si on se limite à deux ou trois mots avec le pronom 'vous', on obtient une sorte de 'fayotage' qui laisse sur sa faim. On peut parler d'un populisme de marque dans lequel on flatte les gens sans essayer de construire une relation plus intelligente.»
En creux, ce discours réduit à sa plus simple expression pourrait refléter un des mouvements à l'œuvre dans le monde de la communication. «Les commerciaux prennent le pas sur le planning stratégique, autrement dit, le chiffre d'affaires à court terme l'emporte sur la pérennité de la marque», analyse Jean-Luc Gronner. Derrière cette attitude se cache aussi une part de renoncement, voire de démission, à exprimer tout le potentiel et la richesse d'une marque. «Dans la notion du 'nous = vous' se trouve cette idée un peu lisse de fédérer, mais ce n'est pas forcément précis ni courageux, explique Vincent Leclabart, président de l'agence de publicité Australie, qui a créé la signature d'EDF citée plus haut. Depuis les années 2000, on a assisté à la montée assez lente de cette espèce de bien-pensance de marque.» Une tendance qui laisse certes entrevoir une prise en compte des consommateurs, mais aussi, peut-être, un aveu de faiblesse de la part de marques qui n'osent plus prendre la parole sur leur identité, leur promesse ou leur vision du monde. «Elles ont peur de perdre leurs clients, si bien qu'elles se croient obligées de lui témoigner leur intérêt, considère Vincent Leclabart. Dans le passé, on n'a pas connu pareil cycle où les marques sentaient à ce point les choses leur échapper.» Un rapport de force inverséDe fait, les marques ne sont plus aussi fortes qu'elles l'ont été. Le rapport de forces entre consommateurs-internautes et marques s'est inversé au détriment de ces dernières. La communication descendante et prescriptrice est révolue dans une époque où l'expertise des clients s'est accrue. Des billets de blogs, des messages sur des forums ou des conversations sur les réseaux sociaux ont déjà fait vaciller des marques. «Lorsqu'elles se sont aperçues de ce nouveau phénomène, elles ont pris peur inconsciemment», analyse Jean-Luc Gronner.
Ce phénomène s'explique aussi pour deux raisons. «Les marques se servent de ces signatures comme d'un moyen de reconquête: elles prennent acte que le consommateur est le patron et lui signifient qu'elles feront tout pour le satisfaire», constate Vincent Leclabart. Dans cette perspective, l'efficacité des signatures de la «You-publicité» est indéniable dans les tests auprès des consommateurs. «Au cours d'un post-test, une marque qui exprime que sa préoccupation principale, c'est moi, ne créera pas de rejet», glisse Jean-Luc Gronner.
Autre explication de cet engouement: la montée des réseaux sociaux et d'un désir de conversation. «Les gens sont reconnaissants lorsque les marques leur donnent les moyens de s'exprimer, assure Jean-Luc Gronner. Si une signature en 'vous' s'accompagne d'une stratégie conversationnelle, elle aura des chances de succès.» Enfin, une signature demeure un objet sensible. Des modifications légères, mais pertinentes, suffisent pour que la forme prenne un peu de fond. «Un ou deux mots changent tout, note Jean-Luc Gronner. Par exemple, la signature du voyagiste en ligne Opodo, 'C'est vous qui voyagez', revêt une aspérité intéressante et spécifique à sa propre activité.»
à côté de la «You-publicité» commence à émerger une célébration de la dimension collective. à l'avenir, le règne du «vous» pourrait être supplanté par celui du «nous». La dernière campagne de l'agence Fred & Farid pour la Société générale, signée «L'esprit d'équipe», se fonde sur cette idée. C'est peut-être le retour d'un cycle, car cette signature a déjà été utilisée au milieu des années 1980, notamment par le constructeur informatique Bull.
Marc di Rosa
Le site a lambition de donner un éclairage utile sur lévolution du discours publicitaire.
Quels sont les mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires ? Comment les marques sexpriment-elles à travers leurs slogans pour vanter les mérites dun produit ou pour imposer la personnalité dune marque ? Pour le savoir, on pourra désormais consulter « le premier observatoire des slogans publicitaires » sur le site souslelogo.com. Ce dernier sappuie sur la base française de slogans et de signatures de marque Souslelogo qui existe déjà depuis 5 ans et a recensé depuis plus de 52 000 slogans. Le principal intérêt de cet « observatoire » sera de publier chaque année plusieurs classements. Le premier fera le palmarès des mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires crées au cours de lannée avec des comparaisons par rapport aux années précédentes. Le site proposera également le même classement par secteur dactivité ainsi quune hiérarchie des mots de la publicité ayant le plus progressé. « Beauté », « amour », « soin » et « douceur » sont les mots qui montent en 2010, comme pour conjurer la crise. Seront également recensés tous les mots utilisés pour la première fois. Lan passé, « cloud », « navigateur », mais aussi « expulsion » ont fait leur entrée dans les slogans français. A noter également, révèle Souslelogo, « le lot annuel des néologismes tels que castoche, chocovores ou chouchouthérapie ».
Bruno Askenazi
Souslelogo, la base française de slogans et de signatures de marque, lance ce mercredi 19 janvier sur son site www.souslelogo.com un observatoire des slogans publicitaires. Il s'agit d'un travail statistique réalisé sur plus de 6 000 nouveaux slogans recensés tout au long de l'année écoulée et qui répertorie les mots les plus utilisés dans ces signatures, ceux qui ont le plus progressé ou encore ceux qui font leur apparition.
Souslelogo, base française de slogans et de signatures de marque, inaugure aujourd'hui sur son site www.souslelogo.com, le premier observatoire des slogans publicitaires.
Souslelogo, base française de slogans et de signatures de marque, inaugure aujourdhui sur son site www.souslelogo.com, le premier observatoire des slogans publicitaires. Il sagit dun travail statistique réalisé à partir de plus de 6000 nouveaux slogans, recensés tout au long de lannée écoulée, et des mots signifiants quils contiennent.
Cette démarche, unique en France, permet de connaître la façon dont les marques http://www.e-marketing.fr/Definitions-Glossaire-Marketing/Marque-5813.htm se sont exprimées à travers leurs slogans:
- Les slogans qui en quelques mots vantent les mérites dun produit, dun service ou dun modèle (les claims),
- Ceux qui, de manière plus stratégique et plus durable, résument la vision, la mission et la personnalité de la marque (les signatures de marque).
Depuis cinq ans déjà, Souslelogo a identifié et enregistré dans sa base de données plus de 52000 slogans exploités en France. Il était intéressant daller un peu plus loin
LObservatoire propose plusieurs classements, qui seront publiés chaque année:
Les termes les plus utilisés dans les slogans publicitaires créés au cours de l'année et une comparaison avec 2008 et 2009. En 2010, on constate une remarquable stabilité, comme sil existait une vingtaine de mots incontournables pour élaborer un slogan...
Les mots les plus usités dans les slogans, par secteur d'activité, sur un support publicitaire ou la page d'accueil d'un site internet. En 2010, on constate une remarquable diversité des termes d'un secteur à l'autre, mais il existe certaines constantes, qui transcendent ces catégories.
Les expressions qui ont le plus progressé dans la publicité http://www.e-marketing.fr/Tags/Publicite/331/1 par rapport à l'année précédente et une comparaison avec 2008 et 2009. "Beauté", "soin", "amour" et même "douceur" sont les mots qui montent en 2010, comme pour conjurer la crise...
Les mots apparaissant dans des slogans publicitaires et ayant été recensés pour la première fois en 2010: "navigateur", "cloud" mais aussi "expulsion" ou "drépanocytose" font leur entrée dans les slogans français
à noter également, le lot annuel et incontournable de néologismes: "Castoche", "chocovores", "chouchouthérapie".
Marie Juliette LEVIN
Moins péremptoires, plus responsables, en quête d'un nouveau modèle à inventer, en empathie avec les différents publics de l'entreprise... les signatures corporate s'adaptent à l'air du temps. Tour d'horizon des dernières tendances.
Quelles sont les grandes tendances des signatures corporate ? Que disent-elles de l'entreprise, de sa mission, de sa vision, de son rapport au consommateur ? A l'occasion du Grand Prix des stratégies de communication 2009 (lire page 33), Stratégies a mené l'enquête sur ces phrases posées à côté d'un logo ou en fin de spot TV, dont l'objectif est de promouvoir l'image d'une entreprise ou d'une organisation auprès de l'ensemble de ses publics : fournisseurs, clients, actionnaires, salariés, etc.
Première constatation : la crise n'a pas affecté leur production. Le site Souslelogo.com, créé en 2005 par Jean-Luc Gronner pour recenser signatures et slogans, en comptabilise 1 000 nouvelles en 2009, soit un chiffre équivalent à 2008. "Pour une année de crise, c'est un signe de bonne résistance des marques, commente-t-il. Même si l'on note, dans cet ensemble, une forte augmentation des slogans liés à la communication gouvernementale, avec 171 réalisations, contre 143 en 2008, et aux associations, totalisant 130 créations, contre 118 un an auparavant." Les ministères ont en effet multiplié les prises de parole, poussés par l'actualité (RSA et grippe A notamment) ou le besoin de valoriser leurs actions, comme celui de l'Ecologie, qui a choisi TBWA Corporate pour promouvoir les mesures issues du Grenelle de l'environnement.
Des groupes, et non des moindres, ont elles aussi éprouvé le besoin de revoir leur communication ou de lui donner un nouveau souffle : Axa, Société générale, Citroën, Renault, Orange ou encore EDF ont repris la parole ces derniers temps en modifiant leurs signatures. Signe de vitalité, d'évolution ou reconnaissance que le dernier slogan n'avait, finalement, rien d'exceptionnel ? "L'objet d'une signature est d'accompagner une marque sur le long terme. Elle doit viser une certaine pérennité au-delà des modes et des tendances. Vu sous cet angle, 2009 ne sera pas un aussi bon cru que 1999. Cette année-là, quelques perles, toujours d'actualité, ont vu le jour", commente Jean-Luc Gronner. Et de citer Air France ("Faire du ciel le plus bel endroit de la terre"), le GAN ("C'est avec l'esprit libre qu'on avance") ou l'Union professionnelle artisanale ("L'Artisanat, première entreprise de France"). Des slogans qu'il est parfois difficile d'oublier ou de dépasser. Ainsi Carrefour a-t-il choisi, en 2009, de réveiller celui qui lui collait à la peau ("Avec Carrefour, je positive"), prenant à contre-pied la morosité ambiante avec "Le positif est de retour".
En comparaison, une entreprise comme EDF a changé sept fois de signature depuis 1998, après son fameux "Nous vous devons plus que la lumière" créé en 1994. Des changements qui sont autant de révélateurs de la posture des annonceurs. En 2006, l'énergéticien signait "Leader européen des énergies de demain". En 2009, il a opté pour "Changer l'énergie ensemble".

Delphine Masson
Souslelogo renouvelle son site Web et recense 46 000 slogans (signatures et claims) utilisés ou ayant été utilisés en France, en français, anglais ou dans une autre langue. Indispensable pour tous les créatifs et tous ceux qui cherchent à connaître l'historique d'une marque.
Quels sont les mots qui ont émergé en 2005 ? Quévoquent les signatures de marques ? Avec sa matrice, Souslelogo a réalisé le premier palmarès des mots les plus utilisés dans les signatures et slogans publicitaires.
Dans nos mémoires, les signatures supplantent très souvent les campagnes de publicité. Pour Jean-Luc Gronner, ancien président de DDB & Co, ayant lancé souslelogo.com, un site qui référence 25 000 signatures et slogans, rien n'est plus sûr. «Qui se souvient des films publicitaires de la Fnac d'il y a dix ans ? A contrario, tout le monde a encore en tête "Agitateur d'idées depuis 1954"», souligne ce dernier. Ce projet, que son fondateur préparait depuis un an et demi, va au-delà de la seule base de données puisqu'il propose aussi de faire des recherches sur une marque ou sur la disponibilité juridique d'un slogan. L'ambition du site étant également de donner la possibilité d'analyser des créations et les mots les plus utilisés dans les signatures de marque ainsi que dans les claims publicitaires. Souslelogo présente ce palmarès sous la forme d'une matrice mise à jour tous les trimestres (tous secteurs confondus) et chaque année (par secteur d'activité). «Au-delà d'un inventaire à la Prévert, c'est un décryptage des tendances qui est proposé» , souligne Jean-Luc Gronner.
Ainsi, "est", "vie", "monde", "passion" et "plaisir" sont les principaux mots utilisés en 2005 dans la publicité. Le verbe "être" occupe la première place du classement en 2005. «Verbe d'état par excellence, il traduit bien le rôle identitaire d'une signature d'autant qu'il est presque toujours accompagné d'un attribut qui révèle le positionnement ainsi que la personnalité de la marque » , explique le fondateur de Souslelogo. Reste que d'autres mots du Top 25 de la matrice de Souslelogo permettent de dégager les grandes tendances. Ainsi, le mot "santé" apparaît pour la première fois depuis cinq ans dans le Top 25. Vieillissement de la population, tentative de sauver un système de soins unique au monde... y sont pour quelque chose, selon Jean-Luc Gronner.
Montée du mot "prix"
Dans un autre registre, le mot "prix" gagne en importance. Conséquence de la montée du hard discount ou simple résultat de la réforme de la loi Galland ? Pour la base de souslelogo.com, force est de constater les nombreuses utilisations de ce mot dans les slogans. "Des prix bas tous les jours", affirme Leclerc ; "L'obsession des meilleurs prix", déclare Promovacances...
«Toutes ces signatures confirment que low cost et discount constituent une tendance lourde de l'année» , souligne Jean-Luc Gronner qui insiste également sur l'authenticité qui s'est installée dans le discours des marques en 2005. «Ce nest pas une nouveauté mais plutôt une confirmation. La nature s'installe dans les signatures des marques. Dailleurs, le nombre de sites consacrés au bio explose.».
Ainsi, europhyto.com affiche: "Lanature et vous", quand la fondation Nicolas Hulot interpelle "Pas de futur sans nature". Si le palmarès se veut "instructif et révélateur de l'état d'un secteur", il ne souhaite pas donner de leçons sur les grandes tendances. «J'ai eu des surprises, notamment dans la Distribution, la notion de prix est flagrante mais aussi la diversité et la qualité. On retrouve en quinze mots toute la problématique d'un secteur » , révèle Jean-Luc Gronner qui précise: «Nous avons voulu donner matière à réflexion. Les signatures nous parlent. Il y a donc des choses à exploiter.»
Ava Eschwège
L'ancien président de DDB & Co, Jean-Luc Gronner, a lancé une société sur Internet, sousletogo, totalement consacrée aux signatures de marque.
C'est quand il est encore chez DDB & Co que Jean-Luc Gronner a l'idée de créer une société dédiée aux signatures et aux claims publicitaires. Alors qu'il cherche à savoir si un slogan qu'il a créé en anglais existe déjà, il découvre la société londonienne AdSlogans, base mondiale de slogans en anglais, qui lui donne la réponse en quelques minutes. Alors qu'en France on lui annonce un délai d'au moins 72 heures. Sa passion pour les signatures lui souffle l'envie de lancer un AdSlogans à la française, mais avec une touche personnelle inspirée de son expérience de directeur de création. C'est alors que naît souslelogo.
Souslelogo c'est trois outils en un. Il y a la base de données qui recense plus de 26000 signatures qui ont été ou sont utilisées en France. Elle s'adresse aux annonceurs, aux agences, aux cabinets juridiques qui souhaitent savoir si une signature existe déjà, pour éviter d'avoir des problèmes au regard du droit d'auteur. Cette base peut également servir d'outil de veille marketing puisqu'il est possible d'accéder à toutes les signatures recensées par secteur d'activité. Intéressant pour voir ce que font les concurrents.
Il y a également une chronique, qui décrypte les nouvelles signatures et analyse la stratégie qui se cache derrière. Elle peut intéresser annonceurs, agences et étudiants.
Enfin, il y a l'atelier qui propose différents services aux annonceurs qui ne souhaitent pas revoir toute leur stratégie de communication mais cependant bénéficier d'un claim performant. Des services d'évaluation, de création ou d'adaptation de signature sont à disposition. Ils peuvent être complétés par des tests en ligne réalisés par Novatris. Jean-Luc Gronner souhaite, à travers souslelogo, donner aux signatures la place qu'elles méritent."Souvent négligées, elles sont pourtant un véritable outil stratégique de communication."
Contact: 01 43679438
Avant de se décider pour un slogan ou une signature de marque, mieux vaut savoir si personne n'a déjà eu la même idée, notamment pour éliminer tout risque de contentieux. Au Royaume-Uni, la société Adslogans a mis au point une base de données qui assure répertorier l'intégralité de la production internationale en anglais (plus de 150.000 slogans). L'ancien président de DDB & Co, Jean-Luc Gronner, a eu l'idée d'apporter sa pierre avec souslelogo.com, version francophone offrant les mêmes fonctionnalités. Sa base répertorie un peu moins de 27.000 signatures de marques et offre un système de recherches multicritères.
EDITO : La démo des mots
La sémiologie est-elle une science qui, plus qu'une autre, serait de nature à nous faire mieux comprendre notre société ? Et, plus précisément, à travers la publicité et les mots qu elle utilise ? Ce n'est pas impossible.Quand on regarde les statistiques compilées par le site souslelogo.com on se rend compte que chaque époque a ses mots propres, ses expressions propres. A travers ces mots et ces expressions se dessinent les préoccupations du moment. C'est ainsi que, sur l'ensemble des secteurs économiques, c'est le verbe «être» qui s'avère être le plus utilisé dans le discours publicitaire d'aujourd'hui. Ou, plus exactement, sa forme conjuguée à la troisième personne du présent, «est». Logique puisque depuis plus d'une décennie, l'être a supplanté le paraître dans la conscience collective. Le deuxième mot le plus utilise par la pub est «vie». On n'en a qu'une. La pub l'a bien compris, qui use et abuse de ce mot aussi bien pour vendre des voitures que des barres chocolatées. Vient ensuite le «monde», signe malgré tout de l'ouverture de nos concitoyens et, en même temps, de l'impact de la mondialisation. Puis le mot «passion», qui vient confirmer le fait que les marques et les entreprises mettent de plus en plus d'affectif dans leur discours Et, enfin, le mot «plaisir» qui demeure un grand classique dès lors qu'on veut susciter l'envie. Parallèlement à cette étude sémantique, souslelogo.com sest attaché a analyser lévolution des slogans et des signatures de marques. Exercice passionnant ou l'on se rend compte à quel point le slogan est en voie de disparition. En tout cas, on voit que des slogans impactants créés dans les années 60, 70, 80 ont été remplacés par des mots creux, insipides, indigents, voire politiquement corrects. Prenons le cas de Boursin. En 1972, la marque et son agence Publicis pondent le légendaire «Du pain, du vin, du Boursin», slogan apparemment débile mais qui va marquer des générations entières. Signature qui va perdurer jusqu'en 1999 pour se transformer en «Du pain, du Boursin, c'est sans fin», puis en «On n'arrête pas une envie de Boursin», pour finir sur un lénifiant «C'est pas complique de se faire plaisir». Autre exemple avec Vittel En 1973, Philippe Michel et ses équipes osent le transgressif «Buvez et pissez». Slogan qu'ils font évoluer en 1980 en «Buvez, éliminez». Cohérent. Rien à dire. Malheureusement, dès 1996, la signature de marque devient «L'eau des athlètes au quotidien». En 2003, la marque se fourvoie encore avec un triste «Chaquejour une vie nouvelle», pour finalement accoucher d'un bon «reVittelisez-vous» qui veut globalement dire la même chose que «Buvez, éliminez» créé vingt-cinq ans auparavant. Vingt-cinq ans de perdus. Pour rien. Quelle tristesse. Quel gâchis. Tous ces mots, tous ces slogans profondément ancrés dans la mémoire collective ne pourraient-ils pas revivre sous une forme ou une autre ? Ne pourrait-on pas, par exemple, créer un cobranding de slogans, histoire qu'ils ne tombent pas dans l'oubli ? Ce serait drôle. Imaginez un peu « J'en ai rêve, Caby l'a fait», «SNCF, vous ne viendrez plus chez nous par hasard», «Quand c'est trop c'est Mikado», «Vous n'imaginez pas tout ce que Laden peut faire pour vous », « Du pain, du vin, parce que je le vaux bien ».
Christian Blachas
La Pub en mal de slogans saillants
Poids des mots. En utilisant systématiquement les mêmes mots et les mêmes valeurs dans leur signature de marque, les annonceurs en sont arrivés à appauvrir considérablement leur discours publicitaire.
Indissociable de l'identité même de la marque, le slogan a longtemps été l'élément moteur des campagnes de pub. Le patrimoine publicitaire français regorge de ces signatures mémorables qui ont fait les beaux jours des agences et des créatifs pour qui jongler avec les mots était une vraie délectation «Du bon, du beau, Dubonnet» «Vous ne viendrez plus chez nous par hasard» de Total, «100% des gagnants ont tente leur chance» du Loto, «Du pain, du vin, du Boursin», «Buvez, pissez» imaginé par Philippe Michel pour Vittel en 1973, etc., les exemples ayant laissé une trace indélébile dans nos souvenirs sont légion. L'analyse sémantique des signatures publicitaires, reflets de leur époque peut être un moyen de comprendre notre société. Un travail que Jean-Luc Gronner, ex-patron de DDB & Co, a entamé via la base de données (25 000 signatures et claims) qu'il a constituée sur son site Internet souslelogo com. Lancé en début d'année, celui-ci s'articule autour de trois services souslelogolachronique (décryptage mensuel des meilleures signatures), souslelogolabase (base de données en ligne) et souslelogolatelier (cabinet de conseil). Des statistiques compilées entre 2001 et 2005, il ressort que sur cette période, le verbe «être» à la troisième personne du singulier («est») et le mot « vie » sont les plus souvent utilisés dans les signatures de marque, tous secteurs confondus. En 2005, ils sont suivis par «monde», «passion» et «plaisir». Quels enseignements tirer de ces informations, sinon qu'il est peu surprenant que le verbe «être» soit en tête du classement ? Verbe d'état, il traduit le rôle identitaire d'une signature, d'autant qu'il est presque toujours accompagné d'un attribut révélant le positionnement et la personnalité de la marque. «L'utilisation du verbe "être" illustre la promesse que font les marques aux consommateurs de vivre une expérience », explique Jean-Michel Suleau, DG de Reason Why, société spécialisée dans les études quali. Quant au mot «vie», il traduit la place prépondérante que la marque a aujourd'hui auprès des consommateurs, allant parfois jusqu'à se montrer intrusive dans son désir d'améliorer leur quotidien.
La signature, parent pauvre de la créativité
Plus généralement, ce classement révèle l'état d'esprit d'annonceurs qui tendent à enjoliver leur discours en prônant les mêmes valeurs. «On assiste aujourd'hui à une uniformisation du discours publicitaire, regrette Matthieu Elkaim, CR chez DDB Paris. Les signatures parlent toutes de la même chose avec une sémantique très appauvrie.» «Nous sommes passés dun discours de preuve à un discours passionnel» , confirme Olivier Couradjut, chez BETC Euro RSCG. Les marques utilisent des notions générales avec des mots positifs déclinés à toutes les sauces : les mêmes items sont employés pour une voiture ou une barre céréalière. Ainsi "passion" et "plaisir" finissent par perdre leur sens».
Le secteur de l'automobile est à ce titre assez parlant. Alors que la préoccupation première des constructeurs est aujourd'hui la sécurité, critère largement exploité dans leurs spots, ce mot «sécurité» n'apparaît pas dans le top 15 du classement, le discours des marques étant axé sur les notions de plaisir et de passion. Ainsi, Peugeot déclare «Pour que l'automobile soit toujours un plaisir», BMW aborde «le plaisir de conduire» et Seat l'«Auto emocion». «A force de lisser les aspérités les marques en viennent à s'appauvrir elles mêmes» , observe Jean-François Sacco, DC de CLM BBDO. Leur parti pris débouche parfois sur un ton très moralisateur et donneur de leçons qui n'a sans doute rien à voir avec leur but initial.
Les critiques des créatifs à l'encontre des annonceurs révèlent une réalité qui leur est difficile d'accepter : supplantée par l'image, la signature est devenue le parent pauvre de la créativité. Pour M. Elkaim, le claim «n'est plus un acte créatif, mais un acte de positionnement». Et l'attribution des signatures aux marques en est dautant plus affectée. II serait à ce titre intéressant de mesurer auprès du public la reconnaissance des slogans, voire le souvenir de signatures marquantes.
Un contexte peu favorable à l'audace
Les créatifs de pub déplorent l'absence de slogans originaux et sèchent quand on leur demande de citer une grande signature de marque conçue ces cinq dernières années. Pour Jean-Michel Suleau, ce vide est dû à la morosité actuelle : «La période dans la quelle nous vivons n'est pas favorable à l'audace. Les marques privilégient la sécurité d'autant que leurs clients leur demandent d'être humbles». Seule une marque faisant preuve d'un peu de courage et d'originalité pourrait mettre un terme à cette situation. «Les annonceurs n'osent pas sortir de leurs expressions passe-partout car leurs concurrents ne le font pas non plus. Mais on peut parier que dès que l'un deux essaiera autre chose, les autres suivront», se rassure Olivier Couradjut. A en croire le discours ambiant, ce n'est pas pour tout de suite.
Tanguy Leclerc
Deux questions à Jean-Luc Gronner* "La trace la plus durable et la plus émotionnelle d'une marque"
CB NEWS : Comment est née l'idée de souslelogo ?
Jean-Luc Gronner : Les signatures de marque reflètent l'âme des entreprises ou des produits. Pourtant, elles ne constituent pas un véritable sujet de communication (
). Elles ont tendance à être occultées au profit de l'image. La création de ce site est une façon de leur donner la plate qu'elles mentent.
CB NEWS : On n'en parle pas assez ou on n'en parle pas bien ?
J.-L. G.: Les deux. On ne les regarde pas assez comme de véritables témoins. Témoins de l'aventure collective qu'est toute entreprise, elles sont souvent la trace la plus durable, la plus émotionnelle que l'on conserve d'une marque par-delà le temps. Dans nos mémoires, les signatures supplantent très souvent les campagnes de publicité elles-mêmes. Qui se souvient des films publicitaires de la Fnac il y a dix ans, pourtant fort réussis ? A contrario, tout le monde a encore en tête «Agitateur d'idées depuis 1954», alors que cette signature a été abandonnée. Mais elles sont aussi les témoins de notre époque. Quand on les met en perspective, on s'aperçoit que les meilleures ne se contentent pas d'évoquer les marques qui les ont inventées. Ainsi, «Intel Inside» au-delà du tremplin exceptionnel que cette signature a présenté pour la notoriété de l'entreprise, leader en microprocesseurs, cette signature a attiré l'attention sur le fait que les puces allaient devenir le composant de base de notre nouveau monde. «Nous vous devons plus que la lumière » ou «A nous de vous faire préférer le train» ont probablement fait davantage évoluer le regard des gens sur nos grandes entreprises publiques que bien des séminaires sur le sujet. «Bienvenue dans la vie.com» a fait basculer les Français dans l'ère de l'Internet, au bon moment, plus certainement que les décrets ministériels.
* Ancien président de DDB & Co et créateur de souslelogo.com
Propos recueillis par Tanguy Leclerc
© CB News
Le site souslelogo.com, consacré aux signatures de marques et aux messages publicitaires, propose une analyse sur les mots les plus utilisés dans les campagnes de communication françaises. Le classement 2005, réalise a partir de 15000 signatures publicitaires, tous secteurs d'activité confondus, montre ainsi que les mots «vie», «monde» et «passion», sont le plus souvent sollicités. En un an, le mot «plaisir» a été rétrogradé de la 4ème à la 5ème place. En revanche, le mot «prix», qui était 23ème en 2004, est remonté en 18ème position en 2005. L'analyse par secteur d'activité montre par ailleurs que l'automobile surinvestit les verbes «pouvoir» et «être». Dans la chimie et les biotechnologies, on parle davantage «d'innovation» et de «solutions» tout en exploitant très souvent les mots «nature» et «life».
Y.D.
«On peut avoir un logo sans signature, mais il a moins de sens. La signature exprime la personnalité», déclare Jean-Luc Gronner, directeur de souslelogo.com, premier site français dédié aux signatures de marques lancé en décembre dernier. Exemples dans le secteur : Colas : «La route avance» : Vinci : «A nous dentreprendre» ; Nexity : «Une ville davance».
Les 15 mots les plus utilisés dans les signatures en France dans le secteur de limmobilier/BTP (source : souslelogo.com)
1. immobilier
2. est
3. vie
4. construire
5. passion
6. solutions
7. service
8. avenir
9. espace
10. créateur
11. béton
12. ensemble
13. maison
14. qualité
15. vivre
Le site de souslelogo.com, dédié à la communication, présente tous les mois un décryptage des meilleures signatures. Il contient également une base de données de plus de 25.000 signatures exploitées en français et 100.000 en anglais accessibles par type dactivité et par mots clé. En fin il propose de créer une signature sur-mesure.
Jean-Luc Gronner, ancien président de DDB&Co, lancera le 5 décembre un site web consacré aux signatures de marque et aux claims publicitaires : souslelogo.com. Celui-ci sarticule autour de trois services spécifiques. Souslelogolachronique, qui propose le décryptage mensuel des meilleures signatures; Souslelogolabase, qui recense plus de 125 000 signatures à travers le monde. Et Souslelogolatelier, cabinet de conseil et de création de signatures de marques.
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Lancé par l'ancien patron de DDB & Co, le site recense 25.000 signatures publicitaires et propose des outils payants d'aide à la création de slogans.
"Bienvenue chez vous", "Vous faites quoi ces trois prochaines années ?", "Ce que la Suède a de plus croustillant"... Ces formules, associées à EDF, à l'Armée de Terre et à Krisprolls, sont des exemples de slogans entrés dans la vie quotidienne. Ces signatures publicitaires ont désormais leur site. Jean-Luc Gronner, ancien président de DDB & Co, vient de lancer Souslelogo.com, un site qui référence 25.000 signatures et slogans. Ce projet, que son fondateur préparait depuis un an et demi, va au-delà de la seule base de données puisqu'il propose aussi de faire des recherches sur une marque, sur la disponibilité juridique d'un slogan, et donne la possibilité d'analyser ses créations.
Une partie du site est gratuite : il s'agit de "Sous le logo, la chronique", qui traite de l'information de la publicité et des signatures, et qui est animé par une équipe de journalistes. Les archives sont, en revanche, payantes. Les deux autres rubriques, "Sous le logo, la base" (consultation de la base) et "Sous le logo, l'atelier" (aide à la création, conseil, test) sont également payantes. Ainsi, la recherche d'une signature est facturée deux euros, l'évaluation d'une signature 2.500 euros, et la création d'un nouveau slogan à partir de 5.000 euros.
L'offre vise plusieurs cibles. La consultation de la base s'adresse d'abord aux agences de publicité, qui peuvent ainsi vérifier que leurs créations n'ont pas déjà été déposées, ainsi qu'aux directeurs de communication ou dirigeants qui souhaiteraient faire une veille sur un secteur donné. L'atelier cible, lui, plutôt les PME, qui souhaiteraient créer une signature. "Il y a là un vrai marché, explique le fondateur Jean-Luc Gronner, notamment pour les entreprises qui ne peuvent pas s'offrir les services d'une grande agence, mais qui souhaitent tout de même se créer une identité forte, d'autant que 20.000 entreprises naissent chaque mois en France."
L'une des principales tâches avant de lancer le site a été de constituer la base de données. Sous le logo a passé un partenariat avec son homologue britannique AdSlogans, qui est, selon Jean-Luc Gronner, la seule société comparable à la sienne dans le monde. Avec cet accord, les recherches peuvent également concerner une signature internationale, en anglais. L'Inpi (Institut national de la propriété intellectuelle), de son côté, a autorisé Sous le logo à effectuer des recherches sur son catalogue pour vérifier le dépôt d'une signature. Autre partenariat : celui avec la société d'études en ligne Novatris, qui permet aux marques souhaitant créer leur signature de la tester auprès d'utilisateurs, directement sur Internet.
L'équipe de la société, constituée aujourd'hui d'une dizaine de personnes, comprend notamment un responsable de la base de données, qui répertorie les nouvelles créations. Aujourd'hui constituée de 25.000 signatures, la base pourrait s'enrichir de 1.000 à 1.500 signatures supplémentaires par mois. Le fondateur de la société explique avoir deux objectifs : "réduire les risques juridiques pour les agences et créer de grandes signatures." En revanche, il reste muet sur les objectifs financiers de la nouvelle société.
Nicolas RAULINE, JDN
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Une entreprise existe à travers son nom, son logo, mais aussi sa signature (appelée plus communément " slogan " ou " base line "). Pour choisir intelligemment les quelques mots qui vous distingueront de vos concurrents, suivez les recommandations de Jean-Luc Gronner, conseil en signatures de marque et fondateur de souslelogo.com
1. Dotez-vous dun vrai logo. Toute signature sinscrit au sein dune identité visuelle forte. Imaginez si la SNCF avait choisi " Donner au train des idées davance " sans moderniser son logo au préalable...
2. Trouvez votre accoucheur. Une personne extérieure vous permettra dexplorer des champs lexicaux auxquels vous navez pas pensé, de vous ouvrir lesprit, dexploiter ce que vous ne savez pas forcément formuler. Les bons interlocuteurs ? Soit votre agence de publicité si votre démarche sinscrit dans le cadre dune campagne globale. Soit un concepteur indépendant. Il doit être capable de vous parler de signatures " réussies " dont il est lauteur.
3. Distinguez-vous de vos concurrents. Votre signature peut évoquer soit votre activité, soit la manière dont vous lexercer, soit votre vision du marché, soit encore la mission que vous vous assignez (exemple : " Air France, faire du ciel le plus bel endroit de la terre "). En tous les cas, elle donne du sens, de la personnalité à votre marque.
4. Soyez original dans la forme. Les mots peuvent être simples, cest la façon de les agencer qui importe (exemple : " Au nom de la rose, fleuriste de roses "). Une rhétorique hors du commun, ce sont des points de gagnés en mémorisation. Mais attention, ne choisissez pas une formule trop ambiguë. Avant " La référence qualité prix ", la signature de la Maaf était : " Chercheurs en vie meilleure ". Le public na pas compris le rapport avec lactivité dassureur.
5. Privilégiez le coup de cur. Une signature qui provoque en vous un petit pincement au cur, cest bon signe, ça laisse espérer que le public aimera aussi.
6. Choisissez la langue la plus pertinente. Si vous traitez régulièrement avec des partenaires étrangers, laissez tomber le français, optez pour langlais. Attention, pour passer dune langue à lautre, la signature doit être " adaptée " et non pas " traduite " mot à mot. Adaptation réussie : " Water that moves you ", " Leau qui séduit vos sens " (Jacuzzi). Adaptation ratée : " All the best resources on the net ", " Toutes les meilleures ressources sur le filet " (Popsi.com).
7. Vérifiez la crédibilité de la signature. La signature est comme une promesse que lentreprise doit pouvoir tenir. Il ne faut pas quil y ait décart entre elle et ce que vos clients, partenaires, salariés... vivent au quotidien. Pour une PME qui existe depuis trois semaines, une signature qui indique " numéro 1 de tel secteur ", cest un peu mensonger.
8. Adaptez la signature à votre stratégie et à lair du temps. La signature accompagne la marque un moment mais pas éternellement. A lère de la mondialisation, une signature comme " présents partout à travers le monde ", valable encore en 1995, serait totalement dépassée aujourdhui.
9. Demandez-vous si la signature nest pas déjà utilisée. Elle peut être déposée comme une marque. Elle est alors enregistrée à lInstitut national de la propriété industrielle (Inpi). Mais, sans avoir jamais été déposée, elle peut aussi être exploitée, et dans ce cas, lexploitant " antérieur " peut vous réclamer des droits dauteur.
10. Nabandonnez pas votre idée au moindre bémol juridique. Si vous pensez avoir trouvé LA signature, mais quelle est déjà prise, il vous reste la solution de la transaction financière avec lutilisateur actuel ou le dépositaire.
Un site utile : www.souslelogo.com
Référençant plus de 125 000 signatures utilisées dans le monde (dont 25 000 en France), lespace " souslelogolabase " vous permet de sécuriser votre processus de création (15 euros pour vérifier que votre signature nest pas déjà utilisée, 300 euros pour une vérification plus approfondie). Autre possibilité : la recherche de signatures secteur par secteur, pour connaître celles de vos concurrents (2 euros la signature). Enfin, " souslelogolatelier " est un cabinet de conseil et de création, spécialisé dans les signatures. Pour 4 800 euros, des conseils en stratégie et des concepteurs rédacteurs créent une signature sur mesure.
Marianne Rey | Lentreprise.com
© 2005 Lentreprise.com
INTERNET. Jean-Luc Gronner, ex-patron de DDB & Co, vient de lancer un site Internet consacré aux signatures de marques et baptisé souslelogo.com. Il propose, gratuitement, des chroniques mensuelles analysant les dernières signatures du marché et les slogans légendaires. En accès payant, souslelogo.com est surtout une vaste base de données brassant quelques 25 000 signatures que l'on peut consulter selon divers critères de recherche. A partir de cette base, l'internaute peut également bénéficier d'une veille marketing avec un système d'alerte par e-mail. Enfin, l'équipe de souslelogo.com offre, en complément, un service de recherche à l'INPI pour vérifier les signatures déjà déposées. Souslelogo.com s'inspire d'une société britannique, Adslogans, qui compulse 100 000 signatures internationales, sans les mettre en ligne. Souslelogo.com propose l'accès à cette banque de données.
© lefigaro.fr 2003
Jean-Luc Gronner, ancien président de DDB&Co, lance le site souslelogo.com consacré aux signatures de marque et aux claims publicitaires. Cette offre s'articule autour de trois services spécifiques : souslelogolachronique (décryptage mensuel des meilleures signatures), souslelogolabase (base de données et outils de recherche en ligne) et souslelogol'atelier (cabinet de conseil).
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